C’est un tournant majeur pour le pays qui autrefois exportait son bois sous forme brute afin qu’il soit transformé ailleurs.
L’annonce a été faite hier par le ministre des Forêts, Lee White, sur son compte Twitter.
« L’exploitation commerciale a commencé au Gabon en 1892. A l’époque, les grumes brutes étaient exportés avant d’être transformés, créant ainsi des emplois et de la richesse en France. Hier, pour la première fois de notre histoire, nous avons importé des grumes (en teck) d’Asie pour les transformer au Gabon », s’est réjoui M. White, avant de s’exclamer : « Le Gabon Industriel est en action ! »
Plus tard, toujours sur Twitter, le ministre des Forêts a donné des précisions.
« Nous prévoyons d’utiliser nos bois précieux pour confectionner des meubles de qualité et d’autres produits à valeur ajoutée. Pour rendre nos investissements durables tout en préservant nos forêts, nous devons importer du bois supplémentaire. Les investissements que nous avons consenti pour développer notre technologie signifie que nous sommes en capacité de mieux transformer certains bois provenant de l’étranger », a écrit M. White.
Pour le Gabon, c’est un tournant majeur. En dix ans, le pays est passé d’exportateur de grumes bruts à importateur d’essences précieuses en provenance d’Asie pour les transformer sur place. C’est en 2010 en effet que le président Ali Bongo a décrété l’interdiction de l’exportation des grumes bruts. Ceux-ci doivent désormais subir plusieurs transformations localement avant de pouvoir être envoyés à l’étranger.
Pour le pays qui cherche à développer son industrie afin de créer plus de valeur ajoutée localement, diversifier son économie et créer plus d’emplois, mais aussi protéger sa forêt en évitant la surexploitation, c’est sans conteste une très bonne nouvelle et un tournant majeur. Mieux, une révolution.
