Poissons morts sur l’Ogooué : 3 causes possibles selon les autorités qui ont ouvert une enquête

Des centaines de poissons morts ont été retrouvés dans l'Ogooué au niveau de Lambaréné © DR

Dans un communiqué daté du lundi 22 juillet, le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, Biendi Maganga Moussavou, a apporté un début d’éclaircissement sur le mystère entourant la mort de centaines de poissons sur le fleuve Ogooué début juillet. Une enquête est ouverte. Trois hypothèses sont retenues pour en expliquer la cause. 

« Suite au rapport technique de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) sur l’observation de poissons morts sur l’Ogooué parvenu au gouvernement le samedi 20 juillet 2019, une réunion s’est tenue (…) sous la présidence des ministres en charge de la Pêche et de l’Environnement le même jour (et) dès le dimanche 21 juillet 2019, une mission intersectorielle mobilisant d’importants moyens logistiques s’est déployée sur le terrain », indique un communiqué du ministère de l’Agriculture, soulignant ainsi la réactivité et le sérieux avec lequel les autorités se sont emparées de ce dossier.

La zone affectée, précise ce même communiqué, va de « la zone allant de Ndjolé à Lambaréné, particulièrement dans l’Abanga (lacs N’Guéné et Nzoughé) et en amont de l’embouchure de l’Ykoye (Ngounié) » ; en outre, « une seule famille de poisson semble être touchée : la carpe » ; en effet, indique le communiqué, « aucun cas d’animaux retrouvés morts en dehors de la carpe n’a été signalé»

En attendant que les causes de ces mystérieux décès de poissons soient identifiées et « en application du principe de précaution », le gouvernement a décidé « la suspension des activités de pêche et de commercialisation du poisson provenant des zones identifiées durant quinze jours à compter de la publication du présent communiqué» En outre, « durant cette période, le Gouvernement invite la population à s’abstenir de consommer les poissons retrouvés morts et à collaborer avec les équipes présentes sur le terrain », précise le communiqué du ministre.

Trois hypothèses avancées pour expliquer les causes de la mort des poissons

Le rapport de l’ANPN, transmis le 20 juillet au gouvernement, indique que le « drame de la mort mystérieuse de centaines de poissons [qui] fait craindre l’intoxication des populations avec l’arrivée de la saison sèche et l’activité de la pêche qui rentre dans son pic ».

Cependant, à ce jour, précise le rapport, « aucun cas de décès ou de maladie lié à une intoxication n’a été enregistré dans la région ».

Depuis dimanche, l’ANPN a lancé une mission pour déterminer l’ampleur du phénomène de poissons retrouvés morts sur l’Ogooué courant juillet.

Trois hypothèses sont avancées pour tenter d’en expliquer la cause : certaines pratiques de pêche par les communautés locales, l’exploitation minière illégale et particulièrement de l’or ou encore les changements climatiques induisant une baisse rapide des eaux qui provoque un appauvrissement en oxygène et une élévation d’azote et de phosphore dans les lacs.

En mars dernier, à Moanda dans le Haut-Ogooué, des poissons avaient été retrouvés morts dans les eaux, décédés par asphyxie suite à un manque d’oxygène.