Pétrole, manganèse, huile de palme, ciment… L’économie gabonaise amorce une reprise vigoureuse

Libreville, la capitale du Gabon © DR

Les indicateurs de production dans certains secteurs parmi les plus importants de l’économie gabonaise sont en nette hausse au premier trimestre 2019. Le signe que la reprise est désormais effective après plusieurs années d’atonie. 

Un à un, l’ensemble des indicateurs de l’économie gabonaise basculent dans le vert.

A la fin du mois de mars 2019, la production pétrolière du Gabon a enregistré une hausse de 11,4 % pour s’établir à 2,6 millions de tonnes au cours du premier trimestre 2019. Elle était de 2,3 millions de tonnes à la même période l’année dernière.

« Cette performance s’explique par l’entrée en production plus tôt que prévu, du champ Simba opéré par la multinationale française Perenco et l’absence des dysfonctionnements opérationnels au cours de la période sous-revue », explique la direction générale des hydrocarbures.

Les exportations ont, elles, progressé de 23,4 % et se chiffrent à 21,5 millions de barils.

Autre ressource majeure pour le Gabon, le manganèse, dont le pays est le second producteur mondial. Profitant de la forte demande de l’acier au carbone, principal débouché du manganèse, au cours des trois premiers mois de l’année, la production nationale de manganèse a augmenté de 15,5 % pour se situer à près de 1,2 million de tonnes.

S’agissant des exportations, les volumes et les livraisons externes de minerai affichent respectivement une croissance de 14,2 % et de 10,2 % à 1,18 million de tonnes.

Mais il n’y a pas que les hydrocarbures et les minerais dont la production est en hausse. C’est également le cas dans le secteur agricole. Selon la direction générale de l’économie et de la politique fiscale, au cours des trois premiers mois de l’année 2019, la récolte des régimes de palme dans les plantations de Mouila et Awala a enregistré une progression de 62,6 % pour s’établir à 58 176 tonnes.

Quant à la trituration des noix, elle a généré une production de 13 713 tonnes d’huile brute, en forte hausse sur la période sous-revue (+ 56 %). En revanche, la production de l’huile de palmiste accuse le coup, baissant de 40,5 % à 838 tonnes sur la même période.

Autre satisfaction pour le Gabon, la bonne santé du secteur du BTP, à en juger par la production et les ventes de sacs de ciment.

A fin mars 2019, la production est en augmentation de 52,5 % à 112 349 tonnes contre 73 663 tonnes sur la même période en 2018. Une situation qui s’explique par une meilleure exploitation de l’outil de production et la reprise de la production de ciment par CIM Gabon depuis juillet 2018.

Les ventes de ciment ont, elles, progressé de 49,7 % à 112 712 tonnes au premier trimestre 2019. Cette augmentation est le fait de la vigueur de la demande locale. Elle-même est tirée par les performances remarquables de la filière BTP. Cette hausse a entraîné un bond de 57,4 % du chiffre d’affaires de la filière à 8,4 milliards de FCFA.

Cet indicateur est important car, comme le dit l’adage, quand le bâtiment va, tout va. Selon les prévisions du FMI et de la Banque mondiale, le taux de croissance du pays devrait se situer entre 3,5 et 3,9 % en 2019.

Reste maintenant pour l’économie gabonaise un défi de taille : faire en sorte que cette vigoureuse reprise économique qui se ressent désormais secteur par secteur crée des emplois afin d’absorber le plus possible dans le secteur formel la main d’oeuvre qui chaque année entre sur le marché du travail (en augmentation compte tenu de la croissance démographique) et commencer à diminuer peu à peu le taux de chômage, principal défi qui se pose aujourd’hui au Gabon comme au reste des économies africaines.