Omar Bongo qualifié de « dictateur » : l’AFP s’explique, Gabon Review s’enfonce

Les fake news pullulent sur les réseaux sociaux comme dans les médias © DR

Jeudi 16 septembre au matin, une dépêche annonçant le décès de Casimir Oyé Mba attribuée à l’AFP qualifiait le président Omar Bongo Ondimba de « dictateur ». En réalité, il s’agissait d’une fausse dépêche comme l’a indiqué l’AFP elle-même. Il n’empêche, certains « médias » sont tombés dans le panneau. 

« L’AFP s’étonne de se voir attribuer sur certains réseaux sociaux au Gabon le message ci-dessous sur la mort de l’ancien Premier ministre Casimir Oyé Mba. Ne cherchez pas : l’AFP n’est pas la « source » de cette information ! », a indiqué cet après-midi l’Agence France Presse sur son compte Twitter.

Le message en question est le suivant : « Décès ce jour à l’hôpital Paris Saint-Joseph de Casimir Anges Marie Oye Mba. Il a été premier ministre, Gouverneur de la BEAC, avant devant de rallier l’opposition gabonaise à la mort du dictateur gabonais Omar Bongo. L’information a été confirmée par des sources de l’Union nationale. Source : AFP »

Las, en 24 heures, la fausse dépêche a eu le temps de faire le tour des réseaux sociaux au Gabon où le Kongossa est un sport national. Mieux – ou pire, en l’occurrence -, certains « médias » (en tout cas se présentant comme tels) sont tombés dans le panneau.

C’est notamment le cas de Gabon Review, un site internet publiant des articles dont la ligne éditoriale est largement inspirée les lubies de l’opposition. Hier, quelques minutes seulement après la diffusion de la fausse dépêche Gabon Review reprenait in extenso le faux communiqué (cf. l’impression écran ci-dessous).

Quelques dizaines minutes plus tard, s’apercevant manifestement de sa bévue grâce aux commentaires de certains internautes, Gabon Review finira par modifier son post Facebook. Omar Bongo Ondimba n’y est plus traité de « dictateur » mais qualifié de « président » (cf. l’impression écran ci-dessous). Trop tard cependant, certains Gabonais ayant eu le temps de faire des impressions écrans.

Gabon Review est donc tombé dans le panneau. Une fois de plus. Car ce site internet est coutumier du fait. En janvier 2020, il avait été épinglé par… l’AFP pour sa reprise du faux classement des chefs d’Etat africains les plus riches (lire notre article).

Ces derniers jours, Gabon Review s’est illustré par son traitement, disons singulier, de l’actualité, se montrant tantôt « complotiste », voyant contre toute évidence dans la promotion du Colonel Jean Luc Ndong Amvame une « sanction » en lien avec le coup d’Etat en Guinée conakry (quelle imagination !) ou dans le départ de Noureddin Bongo Valentin de son poste de coordinateur général des affaires présidentielles un « renvoi » (un contresens total !) ; tantôt « bovaryste » (néologisme inspiré du romancier français Gustave Flaubert pour signifier une tendance à voir la réalité non telle qu’elle est mais telle qu’on voudrait qu’elle soit) voyant dans les ordonnances constitutionnelles une manière de « préparer la vacance du pouvoir présidentiel » (rien de moins !).