Nommé à la tête de Gabon Oil Company, Patrichi Christian Tanasa devient le nouvel homme fort du pétrole au Gabon

Âgé de 36 ans, Patrichi Christian Tanasa, ingénieur de formation, a été nommé le 8 mai 2018 à la tête de la direction générale de Gabon Oil Company (GOC). Source : © facebook/patrichi.tanasa

Patrichi Christian Tanasa, jusqu’alors conseiller spécial du président de la République, responsable du pôle industrie, mines et hydrocarbures, a été nommé le 8 mai 2018 à la tête de la direction générale de Gabon Oil Company (GOC) en remplacement d’Arnaud Calixte Engandji Alandji, récemment promu ministre du Travail au sein du gouvernement Issoze Ngondet III.

L’Exécutif gabonais fait confiance à sa jeunesse. Âgé de 36 ans, Patrichi Christian Tanasa, nommé le 12 avril dernier « Monsieur » pétrole du président de la République, Ali Bongo Ondimba, a été porté hier à la tête de la direction générale de Gabon Oil Company (GOC). La décision en a en été prise hier à l’occasion du premier conseil des ministres du gouvernement Issoze Ngondet III.

Cet ingénieur de formation, spécialiste des matières premières et des hydrocarbures, diplômé de l’Université Montpellier I et de l’Université des sciences et techniques de Masuku (USTM), titulaire en autres d’une maîtrise en géologie et en exploration géophysique, a débuté sa carrière comme consultant en génie pétrolier au cabinet Lingua avant de travailler dans les secteurs de l’intelligence économique et de la gouvernance territoriale. Récemment nommé conseiller à la présidence, M. Tanasa intervenait « sur des projets structurants pour la République gabonaise dans le secteur des hydrocarbures et de l’énergie», selon les termes de son profil Linkedin. Reconnu comme l’un des meilleurs spécialistes du secteur pétrolier au Gabon dans la nouvelle génération est, par ailleurs, le représentant de l’Etat au conseil d’administration de Total Gabon.

Patrichi Christian Tanasa aura donc la lourde charge de succéder à la direction générale de Gabon Oil Company à Arnaud Calixte Engandji Alandji, nommé tout récemment ministre du Travail au sein du gouvernement Issoze Ngondet III. Les deux hommes se connaissent bien car M. Engandji Alandji est le vice-président de l’Association des Jeunes Emergents Volontaires (AJEV), une association créée par l’actuel directeur de cabinet du président Ali Bongo, Brice Laccruche Alihanga, dont Patrichi Christian Tanasa est l’une des chevilles ouvrières.

La Gabon Oil Company, créée en 2011 « pour renforcer le rôle de l’État dans le domaine stratégique des hydrocarbures », occupe une place centrale dans la gestion de ce secteur au Gabon. La mission de M. Tanasa devrait consister en la restructuration de la la GOC qui à ses débuts s’était concentrée sur l’amont pétrolier (exploration) avant de se raviser et de se lancer dans la commercialisation et la distribution des produits raffinés, avec la création de Gabon Oil Marketing, ainsi qu’en la manière de mettre à profit la rente pétrolière pour irriguer les autres secteurs économiques au Gabon et aboutir ainsi à davantage une plus grande diversification. Une nécessité dans un pays qui reste très dépendant de la rente pétrolière, ainsi que d’autres matières premières (manganèse, bois) en dépit des nombreux efforts déployés ces dernières années et qui portent leurs premiers fruits.

Patrichi Christian Tanasa accède à la tête de la GOC dans un contexte marqué sur le plan international par la reprise du marché pétrolier, de nouveau haussier avec un baril de brut autour des 70 dollars, et au niveau national par la découverte récente de nouveaux champs pétroliers offshore dont le potentiel est particulièrement important.

Cette double conjonction, hausse du prix du baril sur le marché international et augmentation future de la production de pétrole jusqu’alors sur le déclin dans le pays, est de nature à augmenter sensiblement les recettes budgétaires tirées de l’or noir au Gabon. Selon les observateurs, le pays devrait mettre à profit cette situation favorable pour développer les autres secteurs de l’économie afin d’être moins dépendant à l’avenir sur le plan budgétaire des fluctuations du baril de brut sur le marché international. C’est sans doute là que se trouve la clé d’une croissance durable, véritablement inclusive et riche en emplois…