Média : La Lettre du Continent reconnait son erreur (enfin presque…) au sujet de l’ancien ministre gabonais Magloire Ngambia

L'ancien ministre Magloire Ngambia dort toujours en prison © DR

Dans sa précédente édition, le bi-mensuel avait écrit que l’ex-ministre des Travaux publics était sorti de prison. Une information erronée qui avait été pointée du doigt par les médias et les réseaux sociaux. 

La Lettre du Continent reconnait son erreur. Enfin presque. Pour sauver la face, la publication, utilise comme à son habitude une litote, mêlée d’une pointe d’humour.

Dans un article paru dans son précédent numéro (le 26 juin) sous le titre « Tomi convoite Satram », La Lettre du Continent affirmait que « Ngambia a été libéré le mois dernier» Une information totalement erronée (lire notre article). 

Dans sa dernière livraison (datée du 10 juillet), le bi-mensuel tente de se rattraper. « Magloire Ngambia est en réalité toujours en prison », reconnait-il avant de faire, sur un ton badin, amende honorable : « Toutes nos excuses à nos lecteurs pour cette inversion d’écrou abusive. »

La Lettre du Continent reconnait donc de fait son erreur, même si elle se garde bien d’employer le terme. Elle parle en effet d’ « inversion ». Un procédé dont elle est en réalité coutumière. En mai 2018, la publication avait affirmé – à tort – que le site d’information Gabon Media Time était « contrôlé » par Liban Soleman, l’ex-coordonnateur du Plan stratégique Gabon émergent, nommé depuis ambassadeur à Riyad en Arabie Saoudite. Une affirmation erronée qui avait poussé notre confrère à publier aussitôt un démenti. Trois jours plus tard, La Lettre du Continent finira par publier un rectificatif a minima dans lequel elle concède une « confusion » (lire notre article) !

La Lettre du Continent est réputée au Gabon pour son traitement approximatif de l’actualité. Nombre de professionnels lui reprochent en outre de confondre activité journalistique et pamphlétaire. C’est le cas de cette grande plume de L’Union, le quotidien national. « Chacun sait ici, au Gabon, que (La Lettre du Continent) cultive un rapport distant avec la réalité. Il est parfois difficile, pour les non initiés, ceux qui ne sont pas sur le terrain, de faire le départ dans ses articles entre le vrai et le faux. Souvent, les deux sont enchevêtrés », explique notre confrère qui ajoute que souvent, ses colonnes « sont utilisées pour jeter l’opprobre sur tel ou tel. Lisez bien et vous verrez que La Lettre du Continent a ses têtes de turcs. Elle épargne les uns et enfoncent les autres. C’est ainsi », dit-il en souriant tout en reconnaissant que les articles de cette publication ont perdu de leur lustre et qu’ils n’ont plus aujourd’hui, du fait de l’explosion du nombre de médias et de l’émergence des réseaux sociaux, l’influence qu’ils pouvaient avoir hier.