Fake news : Contrairement aux indications de La Lettre du Continent, l’ancien ministre Magloire Ngambia n’a pas été remis en liberté

L'ex-ministre Magloire Ngambia dort toujours en prison © DR

L’erreur commise par cette publication, habituée aux approximations, a été relevé cette semaine par le quotidien national L’Union

Dans un article paru dans sa dernière livraison (le 26 juin) sous le titre « Tomi convoite Satram », La Lettre du Continent affirme que « La Satram était l’un des sous-traitants favoris de l’ex-ministre des Travaux publics, Magloire Ngambia, visé par l’opération anti-corruption Mamba en 2017 ». Et la publication bi-mensuelle de préciser que « Ngambia a été libéré le mois dernier»

Problème : cette indication est totalement fausse, comme l’a fait remarquer cette semaine le grand quotidien national L’Union. « L’information publiée dans La Lettre du Continent cette semaine faisant état de ce que l’ancien ministre Magloire Ngambia est sorti de prison depuis un mois n’est pas avérée », écrit notre confrère. Et L’Union de citer une source proche du dossier : « J’ai été moi-même étonné de lire cette information sans fondement dans ce média. M. Ngambia est toujours en détention préventive à la prison centrale de Libreville ». D’ailleurs, ajoute le quotidien, « l’avocat de M. Ngambia a récemment déposé une nouvelle demande de remise en liberté provisoire auprès de la Cour d’appel de Libreville », le détenu estimant que sa détention provisoire aurait dû prendre fin le 9 janvier 2019.

Pour rappel, l’ex-ministre Magloire Ngambia, épinglé dans le cadre de l’opération anti-corruption Mamba, est sous mandat de dépôt depuis le 10 janvier 2017 à la prison centrale, surnommée « Sans famille », au centre-nord de Libreville, pour des faits de corruption présumée et de détournement de près de 4 milliards de francs CFA. L’intéressé doit également être entendu sur certains faits en rapport avec l’affaire Guido Santullo, l’homme d’affaires franco-italien décédé l’année dernière et dont les héritiers réclament à l’Etat gabonais plusieurs centaines de milliards de francs d’impayés.

Le procès de Magloire Ngambia devait s’ouvrir le 13 mars dernier. Mais il a été reporté sine die en raison de l’absence l’accusé et le parquet général étaient absents pour, dit-on, une question de procédure.

Énième « approximation » sur le Gabon de la part La Lettre du Continent sur le Gabon

Quant à l’erreur commise par La Lettre du Continent, celle-ci ne surprend guère cette grande plume de L’Union. « Chacun sait ici, au Gabon, que cette publication cultive, je dirais, un rapport distant avec la réalité. Il est parfois difficile, pour les non initiés, ceux qui ne sont pas sur le terrain, de faire le départ dans ses articles entre le vrai et le faux. Souvent, les deux sont enchevêtrés », explique notre confrère qui ajoute que souvent, ses colonnes « sont utilisées pour jeter l’opprobre sur tel ou tel. Lisez bien et vous verrez que La Lettre du Continent a ses têtes de turcs ».

C’est à l’évidence le cas notamment du directeur de cabinet d’Ali Bongo, Brice Laccruche Alihanga, que cette publication semble chercher depuis plus d’un an à mettre en porte-à-faux, en vain, tantôt avec le le chef de l’Etat, tantôt avec son entourage (lire notre article).