Législatives au Gabon : à Mimongo, Les Démocrates rallient le PDG pour faire battre le RHM

Guy Nzouba Ndama, président du parti Les Démocrates, se désolidarise de plus en plus du reste de l'opposition © DR

Stéphane Germain Iloko Boussengui, le candidat du PDG sur le premier siège du département de l’Ogoulou dans la commune de Mimongo, a reçu ce weekend le soutien des Démocrates, parti d’opposition présidé par Guy Nzouba Ndama. L’objectif : faire battre le candidat du RHM, un autre parti… d’opposition. Explication.

Arrivé en tête au premier tour avec 32,86 % des voix contre 25,64 % pour son challenger du Rassemblement Héritage et Modernité Senturel Ngoma Madoungou, Stéphane Germain Iloko Boussengui a obtenu ce weekend un renfort de poids. Il pourra en effet compter sur le soutien de Bissielo Madoungou, le candidat Les Démocrates, qui a obtenu 5,45 % des suffrages lors du premier tour le 6 octobre dernier.

« Nous sommes au deuxième tour. Donc c’est le jeu des alliances. Les démocrates de Mimongo ont donc décidé de soutenir le Parti démocratique Gabonais lors du second tour », a confié un proche du candidat Les Démocrates à nos confrères de Gabon Media Time. Une information vérifiée et recoupée via diverses sources, dans cette circonscription ainsi qu’au siège du parti, par La Libreville.

A priori, un tel soutien aurait de quoi surprendre. Un parti d’opposition s’alliant au parti au pouvoir pour faire battre un autre parti d’opposition, il y aurait de quoi être déboussolé. En réalité, ce ralliement, que d’aucuns qualifieraient de contre-nature, traduit les tensions de plus en plus grandes au sein de l’opposition gabonaise, aujourd’hui atomisée entre ses différentes figures : Jean Ping, Alexandre Barro Chambrier, Zacharie Myboto et Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, ou encore Guy Nzouba Ndama qui, en privé, se montre très critique envers les autres opposants.

Prise de distances avec le reste de l’opposition

Mais cela fait déjà plus d’un an et demi que l’ex-président de l’assemblée nationale a pris ses distances avec ses alliés de la présidentielle malheureuse de 2016. En mai 2017, il s’était dit favorable à un dialogue avec le pouvoir, contre l’avis de Jean Ping qu’il avait soutenu lors de la dernière présidentielle. En septembre dernier, il avait refusé de faire partie de l’alliance nouée entre le RHM et l’UN pour optimiser les chances de l’opposition de se hisser au second tour, préférant faire cavalier seul.

Les résultats sortis des urnes le 6 octobre dernier lui ont, au final, donné raison. Avec 13 candidats présents au second tour, Les Démocrates s’installent comme la première force d’opposition, loin devant le RHM (1 élus et 8 candidats encore en lice, sans compter le périlleux second tour que devra affronter son président, Barro Chambrier) et surtout l’UN qui a subi une véritable débâcle (aucun élu et à peine 5 candidats encore en course lors du deuxième tour des législatives). De quoi largement atténuer la déception de son président, Guy Nzouba Ndama, défait dès le premier tour à Koulamoutou.

Pour l’opposition gabonaise, qui vient de subir une véritable déroute électorale, la maison commune brûle. Après être parvenu à faire l’union autour de Jean Ping en 2016, elle est aujourd’hui retournée à ses vieux démons, plus divisée et affaiblie que jamais.