Le Gabon, premier pays au monde à conserver 30 % de son capital naturel avec le soutien de grandes fortunes américaines (Bloomberg)

L'accord sur la conservation de 30 % du capital naturel du Gabon a été conclu ce samedi 17 décembre 2022 en marge de la COP 15 © Twitter/Ministère des forêts du Gabon

En marge de la Cop15, le Gabon a conclu samedi 17 décembre un protocole d’accord avec l’ONG internationale The Nature Conservancy, au terme duquel il s’engage à conserver (c’est-à-dire à protéger de toute forme d’exploitation) 30 % de l’ensemble de son territoire terrestre maritime (océan et eau douce) d’ici 2030 en échange d’une contribution financière dont le montant n’a pas encore été révélé. Un accord soutenu par certaines des plus grandes fortunes mondiales comme Jeff Bezos (Amazon) ou la famille Walton (Walmart). Voici l’article publié par Bloomberg à cette occasion.

Certaines des familles les plus riches du monde ont conclu un accord financier qui aidera la deuxième nation la plus boisée de la planète à conserver 30 % de son capital naturel.

L’accord avec le Gabon est soutenu par Enduring Earth, un partenariat qui comprend The Nature Conservancy, Pew Charitable Trusts et Zomalab, qui est le bureau de Ben et Lucy Ana Walton de la famille qui a fondé Walmart Inc. Des fonds ont également été fournis par le Bezos Earth Fund, soutenu par Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon.com Inc. Les détails financiers de l’accord n’ont pas été rendus publics.

Dans le cadre de cet accord, connu sous le nom de « Project Finance for Permanence », la nation d’Afrique centrale portera à 80 000 kilomètres carrés (30 888 miles carrés) la superficie des forêts protégées, 60 000 kilomètres carrés d’océans et 19 000 kilomètres carrés de rivières d’ici à 2030, a indiqué le pays dans une déclaration conjointe avec ses bailleurs de fonds vendredi.

Environ 22 % des terres du Gabon sont déjà sous protection, de même que 27 % de son territoire océanique. Le pays abrite d’importantes populations d’éléphants de forêt et de gorilles de plaine, tous deux menacés d’extinction, et ses eaux abritent un certain nombre d’espèces de baleines et de dauphins.

Nous prévoyons de développer des « mécanismes de financement durable innovants pour protéger nos terres, nos océans et nos ressources en eau douce », a déclaré Lee White, ministre gabonais de l’environnement, dans le communiqué. « Nous nous sommes engagés à développer ce PFP comme un changement d’étape pour l’approche du Gabon en matière de financement de la nature. »

Le Gabon sera la première nation à s’engager à protéger 30 % de son capital naturel, selon M. White.

Il s’agit de la dernière d’une série de mesures adoptées par le Gabon en vue de protéger son patrimoine naturel.

Au début de l’année, M. White a déclaré que le pays était en pourparlers avec l’organisation Nature Conservancy pour réorganiser jusqu’à 700 millions de dollars de sa dette en euro-obligations afin de financer la conservation marine. L’organisation à but non lucratif basée aux États-Unis achèterait les obligations et vendrait ensuite la dette au Gabon à un taux d’intérêt inférieur et avec une échéance plus longue, selon M. White.

Le différentiel serait utilisé pour financer la conservation marine à hauteur d’environ 5 millions de dollars par an pendant une quinzaine d’années, le reste allant à un fonds destiné à financer les programmes après cette date.

Source : Bloomberg