Le Gabon poursuit son offensive sur le secteur minier en relançant le projet polymétallique Maboumine

Le ministre des Mines du Gabon, Elvis Ossindji, paraphant la convention de cession à l'Etat gabonais des actions sur le projet Maboumine avec le délégué général d'Eramet au Gabon, Loïse Tamalgo © Facebook/RCOR

Encalminé depuis plusieurs années, le projet polymétallique Maboumine va être relancé. Une convention a été signée en ce sens ce vendredi, a fait savoir le premier ministre Rose Christiane Ossouka Raponda. 

« J’ai présidé ce 18 novembre la signature du contrat de cession à l’Etat gabonais des actions détenues par la Comilog sur le projet Maboumine », a indiqué sur Facebook Rose Christiane Ossouka Raponda.

Comilog (dont l’actionnaire principal est le groupe minier français Eramet) détenait jusqu’à présent 76 % des actifs du gisement de Maboumine situé près de la ville de Lambaréné à l’ouest du Gabon.

« Cette signature est importante car elle ouvre la voie à des négociations avec un autre partenaire », indique une source proche du dossier.

Ce projet est en sommeil depuis 2014. Le site, encore inexploité, recèle plusieurs métaux, dont du niobium (2e gisement mondial), des terres rares, du tantale, du scandium, des phosphates et de faibles quantités d’uranium.

Le scénario de sa mise en œuvre se caractérise entre autres par une mine à ciel ouvert conventionnelle, conçue pour une durée de vie initiale supérieure à 20 ans extensibles à plus de 40 ans avec l’exploitation ultérieure des zones nord et sud du gisement.

Le projet prévoit la production de 2 millions de tonnes de minerai brut par an qui seront traitées dans une section minéralurgique. Ce qui devrait générer environ un million de tonnes de minerai concentré.

La relance du projet Maboumine intervient alors que le Gabon, qui est le deuxième producteur mondial de manganèse, est passé à l’offensive dans la relance tous azimuts de son secteur minier, fer de lance de sa politique de diversification dans l’optique de la préparation de l’après-pétrole. En février dernier, les autorités ont accordé sept permis d’exploitation de mine d’or à la société Alpha Centauri Mining. Six mois plus tard, en août, un permis de prospection a été délivré à Fortescue Metals Group portant cette fois-ci sur la mine de fer de Belinga.

Dans son post Facebook, Rose Christiane Ossouka Raponda insiste sur le fait que le projet de Maboumine « est capital pour le développement du secteur minier au Gabon », soulignant que « la stratégie de diversification de notre économie se poursuit conformément à la volonté du Président Ali Bongo Ondimba ».

Selon plusieurs sources proches du dossier, la relance du projet Maboumine, qui s’inscrit dans le cadre du Plan d’accélération de la transformation (PAT), doit beaucoup à l’activisme du nouveau ministre des Mines, Elvis Ossindji. Le 16 avril dernier, celui-ci s’était rendu sur le site pour s’enquérir de la situation. « L’accélération de la reprise des activités sur le site du gisement polymétallique de Maboumié est un impératif du ministère des Mines », avait-il alors déclaré. Les choses n’auront donc pas tardé à se concrétiser.