Le Gabon en bonne voie pour réintégrer l’Initiative pour la transparence des industries extractives

Le secteur des mines au Gabon pèse 6 % du PIB, celui du pétrole 48 % © DR

« Le Chef de l’Etat (Ali Bongo Ondimba) a instruit le gouvernement au renouvellement des engagements de notre pays au sein l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE) », indique le communiqué final du dernier conseil des ministres. Une initiative qui s’inscrit dans une volonté plus globale de meilleure gestion des deniers publics et de durcissement de la lutte contre la corruption.

Bientôt de retour ?

Lors de son conseil d’administration le 27 février 2013 à Oslo en Norvège, l’ITIE, une organisation qui promeut un ensemble de normes visant à promouvoir la gestion ouverte et responsable des ressources pétrolières, gazières et minières, avait radié le Gabon de la liste de ses membres pour ne pas avoir respecté le rythme de publication des rapports. Depuis son adhésion à cette organisation en 2004, Libreville n’avait réalisé que quatre rapports en neuf ans, le dernier compilant les années 2009 et 2010.

C’était il y a quelques années. Mais cette époque semble être définitivement révolue. A Libreville aujourd’hui, l’ambiance est toute autre. « On constate une volonté inédite depuis quelques mois de mieux gérer les deniers publics, ce qui est une nécessité compte tenu de la crise liée au Covid-19, et de lutter réellement contre la corruption, ce qui implique nécessairement de la transparence », explique un ambassadeur occidental en poste dans la capitale gabonaise.

Deux ans après cette exclusion intervenue en 2013, le Gabon avait engagé une procédure de réintégration à l’ITIE. Cinq ans plus tard, à la faveur d’un contexte plus favorable, celle-ci pourrait – enfin – aboutir. « Pour le Gabon, il s’agirait d’un moment important et même d’une rupture historique », aurait déclaré le président Ali Bongo Ondimba lors du conseil des ministres.

Il est vrai que les retombées d’une telle adhésion sont à la fois nombreuses et importantes, fait observer un économiste en poste à Libreville. « Une telle initiative permettra de renforcer la lutte contre la corruption et le détournement de deniers publics dont la nécessité est encore renforcée en raison de la crise du Covid-19 qui impacte l’économie et les finances publiques », explique celui-ci.

Le pétrole représente 48 % du PIB du Gabon, les mines 6 %

« Ensuite », ajoute-t-il, « cette initiative permettra de renforcer la crédibilité du pays à l’international et attirer davantage d’investisseurs. « Enfin », complète cet économiste, « elle contribuera à renforcer l’image du pays en particulier auprès de ses partenaires et des marchés financiers, ce qui aura potentiellement un impact important sur les finances publiques ».

Selon une source interne au sein de l’ITIE, le processus d’adhésion pourrait encore prendre plusieurs mois. « Mais les choses sont en très bonne voie », estime celle-ci.

Pour rappel, en dépit d’une politique volontariste de diversification de l’économie mise en oeuvre depuis une décennie, les secteurs extractifs continuent de représenter une part importante du PIB du Gabon. C’est le cas du pétrole (48 % du PIB) et des mines (6 %).