Le chantier titanesque de la Transgabonaise sortira de terre au plus tard en 2023

Signature de la convention de PPP entre les autorités gabonaises et le groupe Meridian © DR

Cette route qui traversera le Gabon du nord au sud-est sur 780 km sera livrée au plus tard en 2023, indique un document officiel parvenu à la rédaction de La Libreville.

Le projet de la Transgabonaise annoncé par le chef de l’Etat lors de son discours à la Nation se précise. Jeudi 24 octobre, Ali Bongo Ondimba a présidé une cérémonie de signature de deux conventions de partenariat public-privé avec le groupe Méridiam, dont l’une porte sur le financement de la construction de la Transgabonaise.

Selon le ministre des Travaux publics et des Transports, Justin Ndoudangoye, cette convention « liera le Gabon à la société autoroutière du Gabon relatif au réaménagement et à l’exploitation de la route économique baptisée la Transgabonaise ». Cette route, longue de 780 km, permettra l’interconnexion de cinq provinces sur les neuf que compte le Gabon, de l’Estuaire au nord au Haut-Ogooué dans le sud-est. Considéré comme l’un des plus grands chantiers d’Ali Bongo après la route Port-Gentil/Omboué, ce chantier devrait générer la création de plus de 3000 emplois directs et indirects.

L’Etat concédera ainsi la conception, l’aménagement, le financement et l’entretien de la RN1 et de la RN3 à la Société Autoroutière du Gabon (SAG), une société de droit Gabonais détenue par Meridiam en partenariat avec ARISE. Ce partenariat prévoit également la maintenance de ce corridor routier, qui sera assuré par des droits de péages notamment aux grumiers et aux poids lourds.

Calendrier serré

Selon le chronogramme prévu pour sa construction, dont une copie est parvenue à la rédaction de La Libreville, la date du début des travaux temporaires et d’entretien a été fixée à début janvier 2020. La livraison des études techniques et commerciales sont, elles, prévues en octobre 2020. Le début des travaux définitifs sur l’ensemble du tronçon devrait, quant à lui, intervenir en novembre 2020.

Le linéaire a été découpé en plusieurs tronçons. Le premier concerne la Route nationale 1 (RN1) située dans l’Estuaire. Il s’étend de Libreville jusqu’à la limite de la province du Moyen-Ogooué. Il s’agit de l’un des tronçons le plus utilisé et donc le plus abîmé.

Le second tronçon part du Moyen-Ogooué jusqu’à Franceville dans la province du Haut-Ogooué. C’est la RN3. Sur cet axe, les travaux seront réalisés à partir de la localité d’Alembé jusqu’à Lastourville en passant par Mikongo, au lieu dit Carrefour Leroy, sur un linéaire de 300 km, qui contourne par le nord le parc national de la Lopé.

Sur l’ensemble du linéaire, « les travaux seront conduits de façon simultanée par plusieurs sociétés de construction sélectionnées par appel d’offre ouvert afin d’optimiser les coûts et permettre la mise en opération de l’ensemble de la Transgabonaise avant la fin de l’année 2023 », précise le document.

La Trans-gabonaise sera une route de type 2×1 voie. Toutefois, des tronçons pourront être tranformés en 2×2 voies, selon la faisabilité et le coût du projet.

Fini les éléphants blancs, place aux infrastructures utiles

La Transgabonaise illustre la politique volontariste, en même temps que la nouvelle doctrine des autorités gabonaises en matière d’infrastructures. Fini les éléphants blancs, ceux-ci semble définitivement appartenir au passé. Priorité est donnée aux ouvrages à fort rendement sur le plan économique et social, autrement dit à ceux dont le coût est relativement faible par rapport aux retombées escomptées en termes de développement, notamment en termes d’emploi, et pour l’amélioration du quotidien des populations. Enfin, par principe, la construction de ces infrastructures doivent se faire sans creuser le déficit ni alourdir la dette, d’où le choix des autorités gabonaises de privilégier désormais les partenariats publics privés (PPP).