La récente prise de position du Pape en faveur de l’union civile pour les couples du même sexe fragilise un peu plus l’archevêque de Libreville

Le Pape François © DR

Le Pape François s’est dit hier favorable à l’union des couples du même sexe. Une prise de position qui fragilise l’archevêque de Libreville, dont l’attitude avait été jugée pour le moins ambiguë lors du débat sur la dépénalisation de l’homosexualité au Gabon en juillet dernier. 

Entre le Vatican et l’Archevêché de Libreville, le torchon brûle. Les motifs de dissension semblent en effet se multiplier.

« Nous avons manifestement un problème avec Mgr Iba-Bâ », reconnaissait en début de semaine un cardinal proche du Pape François.

Et ça n’est pas la récente prise de position d’hier du Pape en faveur de l’union civile pour les couples du même sexe qui va faire abaisser la tension (lire notre article).

En juillet dernier, le gouvernement gabonais avait, conformément à une tradition républicaine instaurée dès les années 1960, décidée de revenir sur la pénalisation de l’homosexualité, votée un an plus tôt dans des conditions très controversées (lire notre article).

Une initiative soutenue à l’époque par le Vatican, mais pas par l’Archevêque de Libreville dont le silence avait alors largement été interprété comme l’expression de sa désapprobation.

Pour certains fins connaisseurs de l’Eglise catholique, Mgr Iba-Bâ pourrait être tenté aujourd’hui de faire payer au gouvernement la dépénalisation de l’homosexualité, qui lui serait resté en travers de la gorge, en lui imposant un bras de fer sur la réouverture anticipée des églises (lire notre article).

« C’est ce qui pourrait expliquer son attitude intransigeante, en opposition frontale avec les consignes du Saint-Siège », suppute une source au Vatican.

A l’évidence, ce n’est pas la prise de position d’hier du Pape François qui va contribuer à faire retomber la tension entre la Place Saint-Pierre et l’Archevêché de Libreville.