La conclusion d’un nouvel accord avec Eramet et Meridiam au sujet de Setrag confirme la volonté du Gabon de financer de manière innovante ses grandes infrastructures sans creuser son endettement

Un accord portant sur la Setrag a été conclu ce mercredi 8 septembre entre l'Etat gabonais, la Comilog/Eramet et le fonds Meridiam © DR

Un accord portant sur la Setrag, société opératrice du Transgabonais, a été signé ce mercredi 8 septembre entre l’Etat gabonais, la Comilog, filiale gabonaise d’Eramet, et le fonds d’investissement Meridiam. Objectif : améliorer l’infrastructure ferroviaire et accroitre les capacités de transport de personnes et de marchandises.

Selon les termes de cet accord, à l’issue d’une augmentation de capital de 30 millions d’euros, la Comilog reste actionnaire de Setrag à hauteur de 51 %.

La filiale gabonaise d’Eramet cède 9 % du capital détenu précédemment à l’Etat gabonais.

Meridiam, lui, fait son entrée au capital à hauteur de 40 %. Au-delà de son apport en capital, le fonds d’investissement spécialisé dans la gestion à long terme d’infrastructures publiques, s’engage en outre à contribuer de l’ordre de 40 millions d’euros au financement de Setrag et à apporter son expertise ferroviaire pour assurer le développement futur du Transgabonais.

Par ailleurs, la durée de la concession au bénéfice de Setrag est prolongée.

Setrag, qui opère le chemin de fer reliant Libreville à Franceville au Gabon sur une distance d’environ 650 km, est un acteur vital pour l’économie du pays. La société assure le transport de fret et de voyageurs avec une moyenne de 330 000 passagers annuels et près de 9 millions de tonnes de marchandises transportées en 2020, dont environ 90 % de fret minier.

L’accord conclu ce mercredi permettra de mettre en œuvre le plan de remise à
niveau (« PRN ») qui vise à améliorer la performance du chemin de fer par des actions de modernisation et de sécurisation, ainsi qu’à développer la capacité de transport de voyageurs et de marchandises de 12 millions de tonnes à 19 millions de tonnes.

Un accord innovant supervisé par Noureddin Bongo Valentin

« Sur le plan financier, cette opération constitue un renforcement significatif du bilan de Setrag qui va lui permettre d’accompagner ses projets de développement futurs et ainsi se hisser aux meilleurs standards du transport ferroviaire », a commenté le directeur général adjoint d’Eramet, chargé de la division Mines et Métaux, Kléber Silva.

De son côté, le coordinateur général des affaires présidentielles, Noureddin Bongo Valentin, qui a supervisé la conclusion de cet accord pour le compte de la Présidence gabonaise, s’est réjoui sur Twitter du fait que les « importants investissements » à venir « permettront d’améliorer la voie ferrée et d’augmenter sensiblement les capacités de transport pour les personnes & pour les marchandises ».

Le porte-parole du président Ali Bongo Ondimba, Jessye Ella Ekogha, a, quant à lui, sur Twitter toujours, indiqué que « la signature de l’accord sur la Setrag témoign(ait) de la volonté du Gabon de financer les grandes infrastructures à fort rendement économique et social par des moyens innovants, en faisant appel au privé et en limitant son endettement », ajoutant que « l’impact sur l’économie du pays sera majeur ».