Investissements directs étrangers : le Gabon peut mieux faire selon l’économiste Mays Mouissi

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Entre 2010 et 2016, le flux cumulé des investissements directs étrangers (IDE) entrant au Gabon, tous secteurs confondus, s’est élevé à 5,1 milliards USD. C’est ce qu’indique une étude rendue publique par l’économiste Mays Mouissi.  

Durant cette période en moyenne annuelle, le Gabon a enregistré 733 millions USD d’IDE entrants, explique l’économiste. Un pic a été atteint en 2014 : le flux d’IDE entrant s’était alors élevé à 1,01 milliard USD en raison de la conjonction de nombreux investissements réalisés dans le secteur primaire.

Depuis, le flux d’IDE entrant au Gabon a connu une forte baisse avec le recul des cours mondiaux du pétrole, secteur qui capte une part importante des IDE. Mécaniquement, la baisse des cours de l’or noir a provoqué une baisse des investissements. L’anglo-néerlandais Shell et le français Total, par exemple, qui opèrent au Gabon depuis des décennies, ont cédé à ce moment-là tout ou une partie de leurs actifs pétroliers dans le pays.

Pour attirer davantage d’IDE, le Gabon a besoin d’accélérer la diversification de son économie car, pour l’heure, l’essentiel des investissements étrangers sont concentrés dans le secteur pétrolier et minier. Mais le pays doit également remédier à un certain nombre de faiblesses structurelles, telles que le potentiel limité du marché en raison de sa petite taille, une administration bureaucratique, une main-d’œuvre insuffisamment qualifiée et chère ou encore un manque d’infrastructures.

Des faiblesses auxquelles l’Exécutif gabonais semblent toutefois vouloir remédier. Suite aux propositions de la task force sur les finances publiques faites la semaine dernière, des mesures ont été adoptées par le gouvernement visant notamment à réduire la masse salariale de la fonction publique et augmenter la productivité de ses agents. Combinées les unes aux autres, ces dispositions doivent permettre de réduire la bureaucratie, de dégager des marges de manœuvre budgétaire pour relancer les dépenses d’investissement (dans les infrastructures notamment) et permettre à l’économie gabonaise de regagner en compétitivité et, partant, en attractivité.