Le groupe BGFIBank, le plus important groupe bancaire en Afrique centrale, a rendu publics ses résultats annuels pour l’exercice 2018. A cette occasion, son emblématique PDG, Henri-Claude Oyima, a accepté de répondre à nos questions.
La Libreville : Vous venez de publier vos résultats annuels pour l’exercice 2018. Quel chiffre faut-il retenir en particulier parmi ceux mis en avant par le Groupe ?
Henri-Claude Oyima : Tout d’abord, je tiens à vous remercier pour l’interview que vous m’accordez aujourd’hui car elle contribue à tenir nos parties prenantes informées sur la vie de notre Groupe et surtout établir un climat de confiance dans un environnement rythmé par une conjoncture économique difficile. Ensuite, je tiens à vous assurer que le Groupe BGFIBank se porte bien. Effectivement nous avons procédé à la présentation des résultats de l’exercice 2018, et le fait marquant qu’il m’a paru important de relever est que tous nos principaux agrégats ont évolué positivement. Nous pouvons retenir particulièrement une progression de notre total bilan de 6 %, une évolution de la situation nette de 8 % et une croissance du résultat net de 6 %.
LBV : Comment expliquez-vous ces performances ?
HCO : Les bonnes performances du Groupe BGFBank s’expliquent par sa capacité à adapter sa stratégie à la conjoncture économique du moment et aux contraintes réglementaires. En 2018, le Groupe a privilégié une croissance maîtrisée, rentable et durable par des actions simples : renforcement de l’action commerciale, maîtrise des frais généraux et des risques clés.
LBV : Avec l’accélération de la croissance attendue en 2019 sur le continent (+ 5 %), et notamment au Gabon (+ 3 %), quelles sont les perspectives de la banque en 2019 ?
HCO : 2019 est l’avant dernière année du projet d’Entreprise Excellence 2020. Dès lors, nous avons décidé d’accélérer la performance du Groupe, parce que réaliser les performances commerciales, humaines, organisationnelles et prévisionnelles telles que prévues dans le projet d’Entreprise Excellence 2020 est un impératif pour tous. Cinq défis ont été identifiés comme fil conducteur de l’année 2019, à savoir :
– le défi réglementaire ; au regard de notre activité qui est réglementée, nous avons tout intérêt à maîtriser la réglementation et respecter les règles fixées par notre législateur.
– Aussi, nous devons nous prémunir contre le risque de non-conformité. Nous avons également le défi technologie et la concurrence. Ce défi consiste pour nous à faire en sorte que nous suivions tous nos systèmes d’information car nous sommes à l’ère du digital.
– Le défi de la courbe des taux et la dégradation des marges. Nous devons mener des opérations financières créatrices de valeur afin de nous garantir des marges satisfaisantes.
– Le défi d’image, la fiabilité et la sécurité ;
– et enfin le défi de la transformation de l’organisation et la gouvernance qui consiste à
structurer l’organisation de telle sorte que les responsabilités des uns et des autres ne soient pas dévoyées par des comportements inappropriés.
Ces cinq défis seront soutenus par le triptyque : renforcement de l’action commerciale, maîtrise des frais généraux, maîtrise des risques afin d’assurer une performance supérieure à celle réalisée en 2018, nécessaire pour garantir la pérennité du Groupe BGFIBank.
LBV : Quelles sont les principales faiblesses du groupe que vous souhaiteriez combler ?
HCO : Plutôt que de parler de faiblesses, je parlerai de points d’amélioration. Comme facteur principal à améliorer nous avons l’adaptation du personnel aux nouveaux objectifs, et le renforcement des dispositifs du contrôle interne pour mieux maîtriser les nouveaux risques encourus par le Groupe BGFIBank. En tant que Groupe certifié ISO 9001 version 2015, nous disposons des bases solides pour renforcer notre performance et assurer la satisfaction clients.
LBV : D’un point de vue stratégique, quelles seront vos priorités en 2019 ?
HCO : Je réitère que le fil conducteur de 2019 sera le triptyque renforcement de l’action commerciale, maîtrise des frais généraux et maîtrise des risques encourus par le groupe BGFIBank afin d’assurer une croissance maîtrisée, rentable et durable. De plus les travaux préparatoires du nouveau projet d’Entreprise « BGFIBank 2025 » vont démarrer au cours du dernier trimestre de cette année. Le Groupe va aussi reprendre son programme de développement « Métiers et Filiales », par acquisition et par création.
LBV : Vous avez annoncé la nomination de trois nouveaux administrateurs indépendants ? Pourquoi cette décision ? Et peut-on connaître, sinon leurs noms, tout au moins leurs profils ?
HCO : Le Groupe BGFIBank a toujours l’ambition de s’arrimer aux meilleures pratiques dans sa gestion et plus particulièrement dans sa gouvernance. Les dispositions nouvelles édictées par Bâle II et Bâle III recommandent que les conseils d’administration soient composés majoritairement d’administrateurs indépendants et que les comités d’audit et des risques soient présidés par des administrateurs indépendants. De ce fait, il a paru nécessaire pour le conseil d’administration de proposer à la prochaine assemblée générale la nomination des nouveaux administrateurs indépendants ayant une parfaite maîtrise et connaissance des environnements réglementaires et bancaires applicables à notre Groupe. Il s’agit donc de femmes et d’hommes de grandes qualités qui apporteront encore plus de valeur et de consistance dans la gouvernance du Groupe BGFBank. En l’occurrence des banquiers, des financiers ou encore des managers de hauts niveaux avec une forte expérience.
