Initiative pour la forêt d’Afrique centrale : l’ONU réitère son soutien au Gabon, pays exemplaire en matière de lutte contre la déforestation

La signature de la 3ème phase du programme CAFI entre l'ONU et le Gabon est intervenue le 9 juillet 2022 à Libreville © Twitter/ONU Gabon

Samedi 9 juillet à Libreville, le Gabon et l’ONU ont signé la 3ème phase du programme CAFI (Central African Forest Initiative ; Initiative pour la forêt d’Afrique centrale).

« L’ONU félicite le Gabon pour cette avancée majeure qui contribuera certainement à l’atteinte du volet ‘Transformation vers une économie verte et bleue’ du nouveau plan-cadre de coopération 2023-2027 », a écrit l’ONU Gabon sur son compte Twitter ce mardi 12 juillet.

C’est l’aboutissement d’un partenariat débuté il y a sept ans. En 2015, le Gabon s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre provenant des forêts de 50 % d’ici 2025 par rapport à un niveau de référence de 2005 dans la CPDN soumise dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat (conclu en 2015). Cet engagement a été réitéré dans sa Lettre d’intention signée avec CAFI deux ans plus tard, en 2017, dans laquelle le pays s’est engagé à ne pas convertir les forêts à haute valeur, et à une conversion limitée et neutre en carbone des autres forêts.

Basée sur le premier cadre national d’investissement présenté à CAFI, cette Lettre d’intention a délimité des objectifs spécifiques sur la planification de l’utilisation des terres, la surveillance des forêts et la gouvernance forestière et a été soutenue par un premier programme de 18 millions de dollars. Deux programmes supplémentaires sur la certification et les aires protégées et les cultures vivrières, d’un montant total de 12 millions, ont été approuvés en 2019.

Un accord historique de paiement basé sur les résultats d’une valeur totale de 150 millions de dollars a été signé en 2019 en tant qu’Avenant à la Lettre d’intention, faisant du Gabon le premier pays HFLD en Afrique à entrer dans un tel accord de paiements pour les réductions et les absorptions d’émissions.

Depuis lors, le Gabon a avancé dans ses travaux visant à satisfaire les exigences internationales afin de recevoir des paiements basés sur les résultats pour ses efforts en matière de préservation des forêts :

Un deuxième cadre national d’investissement qui définit les priorités pour les nouveaux programmes financés par les paiements basés sur les résultats a été approuvé par le Conseil d’administration de CAFI en mars 2021. Son objectif est de respecter l’engagement du Gabon envers la Convention Climat (CCNUCC) en mettant en œuvre des « solutions naturelles pour le climat » à l’échelle nationale, qui réduisent les émissions de dioxyde de carbone grâce à des investissements dans la foresterie communautaire, la recherche scientifique, les pratiques de gestion durable des forêts, les systèmes d’aires protégées et la capacité du gouvernement.

Le Gabon a soumis début 2021 son rapport de réduction des émissions pour les années 2016 et 2017. Après une vérification indépendante, ce rapport a permis un premier paiement de 17 millions de dollars américains dans le cadre de l’accord de paiement basé sur les résultats signé entre CAFI et le Gabon en 2019.

Comparée à d’autres pays du monde, la déforestation annuelle au Gabon est faible (entre 0 to 0.05% par an de 2010 et 2015) et stable, ce qui fait du Gabon l’un des derniers pays à haut couvert forestier et faible déforestation (HFLD en anglais). Ceci est dû à une combinaison de circonstances socio-économiques et d’actions politiques délibérées. En effet, à une faible densité de population, forte densité urbaine (près de 90%) et dépendance aux importations de nourriture plutôt qu’à l’agriculture locale s’ajoutent de robustes mesures de protection de la forêt, telles qu’un réseau de 13 aires protégées et des politiques croissantes pour inciter à des pratiques durables de gestion des forêts et de la production de bois.