Impact du Covid-19 sur l’économie : « comparativement à d’autres pays africains, le Gabon montre de meilleurs signes de résilience » (Nicole Janine Lydie Roboty)

La nouvelle ministre de l'Economie et de la Relance gabonaise, Janine Lydie Roboty, épouse Mbou © DR

La nouvelle ministre de l’Economie et de la Relance, nommée il y a un mois en remplacement de Jean Marie Ogandaga, a donné à l’hebdomadaire Jeune Afrique une interview éclairante, riches d’enseignements. Cette économiste, diplômée de l’Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne et du Centre d’études financières économiques et bancaires (Cefeb), revient notamment sur les conséquences de la crise du Covid-19 sur l’économie gabonaise en 2020. Malgré le choc, celle-ci a relativement bien résisté. Résultat : la croissance, qui devrait se situer en 2020 entre 1 et 2 % en 2020, est attendue autour des 5 % en 2021. Verbatim.  

« La pandémie du Covid-19 est venue remettre en cause les efforts consentis pour restaurer le cadre macroéconomique sur la période 2017-2019.

En effet, l’économie nationale a subi un triple choc lié à la chute de la demande mondiale de nos principaux produits d’exportation, à la baisse des cours de produits de base et au ralentissement de certaines activités au niveau national, suite aux mesures de lutte contre le Covid-19. Par conséquent, le produit intérieur brut se contracterait d’environ 5 points du PIB par rapport à 2019 pour se situer entre ­– 1 et ­– 2 %. Les recettes d’exportation et le budget de l’État seraient également en repli.

Parmi les secteurs les plus affectés par la crise figurent les services, y compris les services pétroliers du fait du report de certains investissements, le BTP en lien avec le ralentissement de l’investissement public et les autres industries. Les activités du secteur informel ont subi les effets des mesures restrictives. Cependant, l’ampleur de la crise devrait être moindre sur d’autres indicateurs, notamment dans certaines branches du secteur réel (mines, rentes, transports et raffinage) et sur l’inflation.

Quant aux finances publiques, la baisse des prix et de la production de pétrole, ainsi que la contraction de l’activité hors pétrole se caractériseraient par une baisse des recettes budgétaires d’environ 4 points du PIB par rapport à 2019. De même, les dépenses totales enregistreraient une baisse de 1,5 point par rapport à l’exécution du budget en 2019 avec le relèvement des dépenses de santé en lien avec l’effort de lutte contre le Covid-19.

Ainsi, le solde budgétaire devrait se dégrader. Le solde de la balance commerciale du Gabon devrait rester excédentaire en 2020, mais en baisse par rapport à 2019. Globalement, le Covid-19 impacte négativement notre économie. Toutefois, comparativement à certains pays du continent, nous montrons de meilleurs signes de résilience ».

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