Invité du Journal Afrique sur TV5, jeudi 22 février, le porte-parole de la présidence, est revenu sur le différend opposant le Gabon à Veolia au sujet de la Société d’eau et d’énergie du Gabon (SEEG).
Il y a une semaine, jour pour jour, vendredi 16 février, le gouvernement gabonais mettait un terme à la convention de concession le liant à Veolia, actionnaire majoritaire de la SEEG, société de distribution d’eau et d’énergie. Depuis, les deux parties se livrent une intense bataille de communication. Hier, le porte-parole de la présidence gabonaise, invité du JT Afrique de TV5 a balayé certains des arguments « mensongers » utilisés par le groupe français Veolia dans sa communication. En voici un résumé (première partie).
Sur le caractère prétendument « brutal » de la réquisition
En réponse au secrétaire général de Veolia, Helman le Pas de Sécheval, qui affirmait que la réquisition avait été opérée par « des hommes en armes », Ike Ngouoni dément catégoriquement. Il s’agit ni plus ni plus ni moins que d’un « grossier mensonge » qualifiant les propos de M. le Pas de Sécheval, de « mensongers, d’outranciers et d’une rare indécence à ce niveau de responsabilité ». Selon le porte-parole de la présidence gabonaise, la réquisition a été opérée dans le strict respect du droit. « C’est un huissier de justice, mandaté et assermenté, qui a opéré la réquisition. Celui-ci était accompagné pour l’occasion d’une dizaine de policiers non armés, comme cela se déroule classiquement. L’huissier de justice a présenté l’arrêté de réquisition de la SEEG. Il n’y a eu aucune brutalité, ni même aucun incident », a précisé M. Ngouoni.
Sur le fait pour le Gabon d’avoir rompu supposément « brutalement » la convention de concession
Ici aussi, Ike Ngouoni répond du tac au tac. « Le Gabon n’a pas rompu brutalement la convention de concession », commence-t-il par rappeler, avant de repréciser les faits : « la convention est arrivée à son terme en avril 2017. A partir de cette date, nous étions convenus d’une reconduction pour une période transitoire de cinq ans [alors que la durée normale de la concession est de 20 ans], durant laquelle il était question de faire évoluer ce partenariat public-privé d’une convention de concession vers un contrat d’affermage […] Il ne s’agit donc pas au final d’un acte brutal mais réfléchi dans le but de protéger les intérêts fondamentaux des populations du Gabon », conclut le porte-parole de la présidence gabonaise.
Pourquoi le Gabon a-t-il mis un terme à la convention de concession de Veolia ?
« Le mécontentement des populations est palpable au Gabon […] Toutes les personnes qui vivent à Libreville vous le diront, il est intolérable que dans une ville d’1,8 millions d’habitants, Veolia ne soit pas capable d’apporter de l’eau et de l’électricité régulièrement », a déclaré M. Ngouoni. « Concrètement, nous reprochons à Veolia de ne pas avoir rendu le service que les Gabonais étaient en droit d’attendre », a-t-il ajouté, rappelant au passage les graves conséquences sur la vie quotidienne des populations des manquements de Veolia.