La gaffe de Ntoutoume Ayi sur RFI qui confirme la main mise de l’opposition sur le mouvement syndical au Gabon

L'opposant Jean Gaspard Ntoutoume Ayi le 11 août dernier à l'occasion d'une causerie à Angondjé @ Facebook

Réagissant hier au discours jugé « très offensif » du président Ali Bongo Ondimba prononcé à l’occasion de la fête nationale du 17 août, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, membre de l’Union Nationale, a commis ce que l’on appelle une bourde. Le porte-parole de Jean Ping durant la présidentielle de 2016 a explicitement reconnu la main mise de l’opposition sur le mouvement syndical dans la sa lutte contre la réforme des finances publiques menées par le gouvernement.

La communication est un art difficile. Jean Gaspard Ntoutoume Ayi l’a, semble-t-il, appris à ses dépens. Invité à réagir au discours du chef de l’Etat gabonais prononcé à l’occasion de la fête nationale du 17 août, l’opposant, porte-parole de Jean Ping durant la campagne  de l’élection présidentielle de 2016, a commis une bévue, disant tout haut ce que beaucoup soupçonnaient déjà tout bas.

Piqué au vif par les propos du chef de l’Etat, qui a dénoncé dans un discours très offensif les « professionnels de la contestation », Jean Gaspard Ntoutoume Ayi s’emporte et se lâche. « On ne décrète pas la grogne syndicale », dit-il par mégarde avant de se reprendre : « on ne décrète pas la fin de la grogne syndicale. » 

« Ntoutoume Ayi parle comme s’il était le porte-parole de notre mouvement » (Dynamique Unitaire)

Au QG de Dynamique Unitaire, une confédération de syndicats de fonctionnaires, ces propos ont immédiatement suscité la consternation. « Il parle comme s’il était le porte-parole de notre mouvement », tempête un responsable de Dynamique Unitaire qui ne décolère pas. « Depuis plusieurs semaines, on se bat pour dire à notre base que notre mouvement n’est pas politique mais syndical. Et voilà, que patrata, en quelques mots, un politicien vient tout ficher en l’air », se désole ce syndicaliste, manifestement très affecté.

Dynamique Unitaire, qui s’oppose aux mesures de retour à l’équilibre budgétaire décidées par le gouvernement en juin dernier, a été accusé ces dernières semaines d’avoir fait l’objet d’une récupération politique de la part d’une partie de l’opposition. Celle-ci chercherait, alors qu’elle est affaiblie, à faire du mouvement syndical son cheval de Troie pour poursuivre son affrontement contre le gouvernement. Selon les médias, Jean Ping aurait financé à grands frais le séjour parisien du président de Dynamique Unitaire, Jean Rémy Yama, et ses militants seraient venus grossir les rangs du rassemblement organisé par la centrale syndicale le 4 août dernier au stade d’Awendjé.