C’est en tout cas la promesse faite par le premier ministre, Julien Nkoghe Bekalé, dans son discours de politique générale vendredi dernier à l’Assemblée nationale.
Cette année sera-t-elle la bonne ? Les nostalgiques d’Air Gabon, liquidée en 2006, après 28 ans d’existence, l’espèrent fermement.
Ces derniers mois, des discussions ont eu lieu avec de potentiels partenaires de l’Etat gabonais dans la conduite de ce projet, dont le groupe saoudien Nexus Aero International.
Mais depuis quelques temps, on n’avait plus entendu parler du projet de création d’une nouvelle compagnie aérienne internationale. Jusqu’à ce que, vendredi 27 décembre, le premier ministre Julien Nkoghe Bekalé en fasse mention lors de son discours de politique générale devant les députés.
« Sur le volet aérien, l’obtention du retrait du Gabon de la liste de sécurité de l’Union Européenne (communément appelée liste noire) et la certification de l’aéroport de Libreville par l’OACI, confortent la position du Gouvernement de créer une nouvelle compagnie aérienne nationale avant fin 2020 », a déclaré le chef du gouvernement.
Selon différentes sources, il s’agirait davantage d’un projet souhaité au niveau de la Présidence de la République, Ali Bongo Ondimba n’ayant jamais fait mystère de sa volonté de doter le Gabon d’une nouvelle compagnie aérienne nationale.
Un projet pertinent si…
Pour le Malien Cheikh Tidiane Camara, expert du secteur aérien qui préside à Paris le cabinet de conseil Ectar, le projet est pertinent sous certaines conditions. « Créer une compagnie aérienne nationale est une bonne chose car cela a un impact notamment sur le tourisme, l’image du pays, etc. Ça n’est donc pas un coût mais un investissement. Encore faut-il trouver un modèle économique pour le rendre viable, ainsi qu’un positionnement compétitif sur le marché car le secteur est très concurrentiel », explique celui-ci.
Ce nouveau projet de création d’une compagnie aérienne après Air Gabon et la compagnie privée Gabon Airlines, intervient 12 ans après la signature en 2006 d’un pacte d’actionnaires entre le Groupe Royal Air Maroc et l’Etat gabonais, visant à faire d’Air Gabon une nouvelle compagnie baptisée Air Gabon International. Seulement, ce projet de partenariat n’a pas réussi à se concrétiser. En cause : des visions économiques opposées entre les deux parties.
Pour rappel, Air Gabon, dont le capital s’élevait à 6 milliards de FCFA, n’avait plus réalisé de bénéfices depuis 1994 et a dû cesser ses activités en juin 2006, à la suite de l’accumulation d’une dette de 50 milliards de FCFA, devenue insoutenable. La compagnie s’était notamment retrouvée dans l’incapacité de payer les salaires de ses 1 100 employés. A l’époque, pour le seul personnel local, la masse salariale mensuelle était estimée à quelque 600 millions de FCFA .