Le Gabon s’engage dans une réforme d’une ampleur sans précédent de ses finances publiques

Ali Bongo Ondimba, le président du Gabon, lors de la cérémonie de remise des travaux de la task force sur les finances publiques le 20 juin 2018 à Libreville. © DCP

Au Gabon, il était particulièrement attendu. Le Président Ali Bongo Ondimba a reçu ce mercredi 20 juin, le rapport de la task force sur les finances publiques qui contient des propositions inédites destinées à réformer en profondeur l’action publique dans le pays. 

« Nous nous sommes réunis, car nous avons réalisé que nous ne pouvions plus continuer ainsi avec des problèmes d’ordre structurel et conjoncturel. Il était judicieux de réviser la méthode », a déclaré le chef de l’Etat gabonais lors de la remise officielle du rapport de la task force sur les finances publiques ce 20 juin 2018.

Pas moins d’Etat, mais mieux d’Etat

Réunis un mois durant en conclave, les membres du gouvernement, les directeurs généraux et autres acteurs du secteur de la finance ont examiné les réformes à mettre en œuvre à court et moyen terme, afin de permettre au Gabon d’assainir ses finances publiques et relancer sa machine économique. « Il faut non pas moins d’Etat mais mieux d’Etat. C’est ça l’objectif », glisse un ministre présent lors de cette cérémonie.

Dépenses de fonctionnement ou d’investissement, masse salariale de la fonction publique, fiscalité, déficit, dette, emploi, cette task force s’est attaquée sans tabou à tous les sujets avec à la clé des objectifs très ambitieux, notamment en termes de réduction de la masse salariale dans la fonction publique ou de réduction du déficit et de la dette. « C’est le préalable indispensable à la redynamisation de l’économie. Les entreprises doivent retrouver du souffle pour qu’elles puissent créer davantage d’emplois qualifiés. C’est la condition sine qua none à la garantie de notre modèle social et à l’amélioration des conditions de vie quotidienne des Gabonais« , indique un chef d’entreprise de Port-Gentil.

Ali Bongo Ondimba et Brice Laccruche Alihanga

Souhaité par le président Ali Bongo, cette task force a été supervisée tout au long de ses travaux par son directeur de cabinet, Brice Laccruche Alihanga. Issu du secteur privé, ancien commissaire aux comptes au sein de la firme de renommée internationale Price Waterhousecoopers, on sait ce dernier très à l’aise sur les thématiques économiques et budgétaires. « Incontestablement, il dispose de l’expertise et de la crédibilité nécessaires pour garantir la bonne fin d’une telle entreprise », commente ce directeur d’administration centrale.

Les recommandations formulées par cette task force sur les finances publiques ont désormais vocation à être intégrées au Plan de relance économique (PRE), dont elles seront en quelque sorte une forme d’actualisation. Elles serviront également à l’élaboration de la loi de Finances rectificative pour 2018.