Gabon : les raisons du limogeage du DG de la SEEG huit mois après sa nomination

Le siège de la Société d'énergie et d'eau du Gabon (SEEG) à Libreville © DR

Marcellin Massila Akendengue, DG de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), a été limogé lundi 15 octobre par le conseil des ministres. Il est remplacé par Jean Pierre Lasseny Duboze.

Il avait été nommé en février dernier pour douze mois suite à la réquisition de la SEEG par l’Etat en raison des graves dysfonctionnements au sein de la société gérée à l’époque par le français Veolia. Il ne sera finalement resté que huit mois à la tête de cette entreprise qui gère la distribution de l’eau et de l’électricité à Libreville.

La raison principale de ce changement anticipé de DG tiendrait à la volonté de l’Etat gabonais de gérer dans les meilleures conditions le contentieux avec Veolia qui a saisi le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI). D’où le choix de Jean Pierre Lasseny Duboze. Cet ex-secrétaire général de la SEEG, qui connaît la maison sur le bout des doigts, a un profil de juriste. Il serait donc idéalement placé pour suivre les évolutions du contentieux avec Veolia et ses nombreuses conséquences sur le plan juridique et institutionnel.

Un juriste, proche de la présidence

Si le DG sortant était un proche du ministre de l’Energie et de l’eau, Patrick Eyogho Edzang, son remplaçant est un conseiller d’Ali Bongo Ondimba à la présidence de la République. A ce poste, il a notamment travaillé ces derniers mois à la mise en oeuvre des mesures prioritaires annoncées par le chef de l’Etat gabonais le 31 décembre dernier, en particulier des lampadaires solaires et des pompes à eau.

Jean-Pierre Lasseny Duboze officiera en tandem avec le directeur-général adjoint, Tony Ondo Mba, qui reste à son poste. « Il s’est révélé très efficace dans l’accomplissement de ses missions depuis sa nomination en février dernier. Il est très solide et maîtrise parfaitement ses dossiers », souffle une source proche du dossier.

Depuis la reprise en main par l’Etat de la SEEG en février dernier, la société gérée par un management gabonais assure une qualité de service bien meilleure que sous l’empire Veolia marqué par des coupures d’électricité intempestives, des pénuries d’eau incessantes, des facturations fantaisistes aux abonnés, sans compter les nombreux dégâts causés à l’environnement. Signe de cette nette amélioration : les manifestations de protestation contre la SEEG, qui avaient lieu de manière quasi-hebdomadaires, dans la capitale gabonaise ont totalement cessé depuis le départ de Veolia.