Gabon : Pourquoi les régies financières ne peuvent pas percevoir la prime de performance en février

Le secrétaire général et porte-parole de la Fédération des collecteurs des régies financières (FECOREFI), Sylvain Ombindah Talheywa III, tiendra demain, vendredi 19 mars, une conférence de presse © DR

N’ayant pas atteint les objectifs fixés en vertu de l’article 8 du « décret fixant les modalités d’évaluation et d’attribution de l’intéressement spécifique servi aux agents des administrations des Douanes, des Impôts, du Trésor et des Hydrocarbures », les agents publics qui y sont rattachés ne pourront prétendre en février au versement de la prime de performance budgétaire. 

En effet, l’atteinte des objectifs est collectif, précise clairement le décret, autrement dit mutualisé entre les différentes régies financières.

Hors, si sur le segment hydrocarbure, le taux d’exécution des recettes, de l’ordre de 116 % par rapport à l’objectif initial, est largement positif, ce n’est pas le cas des douanes (79 % seulement) et, surtout, des impôts dont le taux d’exécution (c’est à dire de recouvrement des recettes par rapport à l’objectif initial n’est que de 49 %.

Juridiquement donc, les régies financières n’ayant pas collectivement atteint leurs objectifs, elles ne pourront prétendre au titre de février au versement de la prime de performance.

Menaces de grève incompréhensibles

Nonobstant la clarté des textes, la Fédération des collecteurs des régies financières (Fecorefi), principale confédération syndicale du secteur, menace de faire grève si la prime n’est au final pas versée au titre du mois de février. Une décision incompréhensible sur le plan juridique, mais également irresponsable en regard du contexte actuel. Le Gabon, touché par les conséquences de la pandémie mondiale de Covid-19, doit gérer l’argent public avec encore plus de rigueur qu’en période habituelle. Le moment est donc malvenu d’octroyer des primes, a fortiori quand celles-ci ne sont pas dues…

Face à cette situation, du côté du ministère du Budget, on n’entend pas céder à ce qui apparait comme une forme de « chantage ». Au contraire, on joue la carte de la fermeté. « Conformément aux textes, les agents grévistes ne toucheront purement et simplement pas leur prime au titre du mois de mars », prévient, sur un ton déterminé, un membre du cabinet du ministre.