Au Gabon, « la nouvelle direction de la SEEG fait ce que Veolia aurait du faire depuis des années »

La SEEG, dont la direction vient d’être récupérée par l’Etat gabonais au détriment de Veolia, a annoncé, le 10 avril 2018, le lancement d’une vaste campagne de réparation des fuites d’eau. Pour le plus grand soulagement des populations. © SEEG

La SEEG, tout juste reprise en main par l’Etat gabonais, vient de lancer un vaste plan de réparation des fuites d’eau à Libreville. Objectif principal : améliorer l’alimentation en eau des quartiers mal desservis de la capitale, Libreville.

« Cette action vise également à relever le rendement technique eau qui est inférieur à 52 %, loin des standards du secteur situés aux environs de 80 %. A titre d’illustration, sur 100 m3 produits, seuls 52 % sont facturés au client », selon un communiqué de la direction rendu public mardi 10 avril. « Selon une enquête diligentée par le Ministère de l’Eau et de l’Energie, les pertes en eau potable à Libreville représentent aujourd’hui un volume de 85 400 m3/j, sur les 230 000 m3 d’eau qui sont apportés chaque jour aux librevillois. Cette situation pourrait en partie justifier la difficulté d’approvisionnement de plusieurs foyers », précise ce même communiqué.

« Pour y remédier, la SEEG lance la première phase d’une vaste opération de réparations de fuites, à Libreville d’abord, puis la seconde phase à l’intérieur du pays. L’opération a déjà permis la réparation le 17 mars 2018 d’une importante fuite d’eau à l’Immeuble Gabon 2000. D’autres fuites, déjà identifiées (Camp de police FOPI, Camp de Gendarmerie d’Owendo, Lycée Technique, UOB, Garde Républicaine Ondogho, Sénat, etc), sont en cours de réparation », indique le communiqué de la SEEG qui se conclut par un appel à la vigilance la population, « invitée à signaler toutes fuite constatée sur la voie publique au numéro vert (gratuit) 85 86 du service ‘Allo Fuites’ ».

A Libreville, cette initiative est particulièrement bien accueillie. « On sent enfin que nos préoccupations sont prises en compte par la SEEG », se réjouit Arsène Obame, un commerçant du centre-ville de la capitale. « Il y a certes encore beaucoup de travail mais c’est une initiative encourageante », se réjouit ce dernier avant qu’un de ses clients, Cyprien, ne l’interrompe. « La SEEG semble prendre la mesure du problème. Il était temps. Apparemment, sa nouvelle direction fait ce que Veolia aurait du faire depuis des années. Espèrons que cela continue », s’exclame-t-il.

Un point de vue manifestement partagé par une grande majorité de Librevillois. Pour preuve, depuis la réquisition de la SEEG le 11 février dernier, les manifestations de colère à l’encontre de cette société qui distribue l’eau et l’électricité au Gabon ont totalement cessé.