Gabon : la mise sous bon de caisse des agents de l’Etat d’abord mise en oeuvre dans l’Estuaire avant d’être généralisée

Ali Akbar Onanga Y’obegue, le ministre gabonais de la Fonction publique, à l'occasion d'une conférence de presse le 12 juillet 2018 sur la maîtrise et l'optimisation de la masse salariale dans la fonction publique © Twitter - @FonctionPGab

Le ministre gabonais de la Fonction publique, de la modernisation du service public chargé de la réforme de l’Etat, Ali Akbar Onanga Y’obegue, a indiqué que la mise sous bon de caisse des agents de l’Etat, préalable à une vaste opération de recensement des fonctionnaires, s’appliquerait d’abord au 50 000 agents de la province de l’Estuaire avant d’être généralisée au reste du pays.

C’est ce qu’il a déclaré ce jeudi 12 juillet à l’occasion d’une conférence de presse au ministère. Les précisions concernant cette disposition étaient particulièrement attendues car, sous ses aspects techniques, celle-ci porte en germe une mini-révolution (lire notre article précédent à ce sujet).

Cette mesure permettra en effet d’actualiser le rôle des fonctionnaires, c’est à dire « d’assainir le fichier des titulaires de la fonction publique » et « de mettre à la retraite les agents absents pour cause de maladie de longue durée », d’après Ali Akbar Onanga Y’obegue. Ce qui permettra selon toute probabilité à l’Etat de réduire sensiblement la masse salariale hypertrophiée de la fonction publique gabonaise qui absorbe 57 % des recettes fiscales de l’Etat. Elle permettra également de mieux lutter contre l’absentéisme et donc d’augmenter la productivité au sein de la fonction publique gabonaise.

Mise en oeuvre progressive

Dans un premier temps, la mise sous bon de caisse concernera les « agents publics exerçant dans la province de l’Estuaire », soit environ 50 000 fonctionnaires, à l’exclusion des « agents des forces de  défense et de sécurité et la sécurité pénitentiaire ». La disposition sera ensuite progressivement étendue et généralisée aux huit autres provinces du pays.

Pour le Gabon, actuellement engagé dans un effort sans précédent de réduction du train de vie de l’Etat et d’assainissement des finances publiques, il s’agit d’une petite révolution. Le pays compte en effet 55 fonctionnaires pour 1000 habitants, contre 12 seulement au Cameroun voisin pour le même nombre d’habitants. Une proportion que l’Exécutif entend ramener à un étiage plus raisonnable.