Gabon : Mis sous pression par Ali Bongo, le gouvernement s’apprête à emprunter 48,5 milliards de francs CFA pour réhabiliter les voies urbaines à Libreville, Owendo et Akanda

Libreville, la capitale gabonaise © DR

Le ministre de l’Economie et des Finances, Jean-Marie Ogandaga, a été auditionné jeudi dernier à l’Assemblée nationale puis au Sénat, dans le cadre de la présentation de deux projets de loi autorisant des emprunts, dont l’un destiné à financer la réhabilitation et l’entretien des voies urbaines à Libreville, Owendo et Akanda.

Ce projet de loi concerne un emprunt d’un montant de 48,5 milliards de francs auprès de la Banque espagnole Banco Santander et de l’agence de crédit UK Export Finance pour la conception, la réhabilitation et l’entretien des voies urbaines à Libreville, Owendo et Akanda.

Ces travaux d’un linéaire de 83 km s’effectueront dans des zones et des quartiers à forte densité de population pour faciliter leur accès aux services publics.

 « Les travaux dont le coût est évalué à 65 milliards de francs CFA sont financés à hauteur de 25,25 % par l’Etat gabonais et 74,75 % par Banco Santander et UK Export Finance », a précisé Jean Marie Ogandaga.

Nouvelles doctrines en matière d’infrastructures

Ces travaux s’inscrivent dans le cadre de la politique volontariste, en même temps que la nouvelle doctrine des autorités gabonaises en matière d’infrastructures. Fini les éléphants blancs, ceux-ci appartiennent au passé. Priorité est donnée aux ouvrages à fort rendement sur le plan économique et social, autrement dit à ceux dont le coût est relativement faible par rapport aux retombées escomptées en termes de développement et pour l’amélioration du quotidien des populations. Il ne s’agit plus par ailleurs de faire sortir de terre ex nihilo des routes ou autres infrastructures de transport mais, dans la mesure du possible, de se reposer sur l’existant en opérant des travaux de réhabilitation, ce qui est davantage pertinent sur le plan économique comme écologique.

Priorité à la résolution des problèmes du quotidien

Depuis quelques mois, Ali Bongo Ondimba, qui avait été contraint de déléguer suite à un AVC survenu en octobre 2018, a repris l’ensemble des commandes du pays. Après s’être beaucoup investi dans le champ régalien (sécurité intérieure, défense, diplomatie) depuis son retour définitif fin mars au Gabon, le numéro un gabonais a derechef fait ces dernières semaines de l’amélioration des conditions de vie au quotidien des populations sa priorité.

Ali Bongo Ondimba a, courant novembre et décembre, mis sous pression son gouvernement pour qu’il apporte des réponses rapides suite aux inondations dans le Moyen-Ogooué et la Ngounié, en vue de remédier à l’insalubrité et au manque d’éclairage public ou encore de réhabiliter certains tronçons routiers comme la RN1 et les voies urbaines à Libreville, Owendo et Akanda.