Le Gabon met en place une procédure rigoureuse pour maîtriser son endettement

Le ministre de l'Economie, Jean-Marie Ogandaga © DR

Désormais, les projets d’endettement, qui ont nourri la polémique feront l’objet d’une analyse approfondie par un collège d’experts qui les examinera en s’assurant de leur pertinence, de leur soutenabilité et de leur bonne adéquation avec la stratégie de développement du pays.

Compte tenu du niveau d’endettement élevé du Gabon, des retards observés dans le règlement de créances de certains partenaires et des polémiques ces dernières semaines à ce sujet, la mesure était devenue plus que nécessaire, indispensable. Elle a été annoncée par le ministre de l’Economie, Jean-Marie Ogandaga.

Selon les données du Fonds monétaire international (FMI), le niveau de la dette publique au Gabon s’est élevé en 2018 à 58,4 % du PIB (équivalant à 8 370 milliards de Fcfa), ce qui correspond à 4 883 milliards de Fcfa hors arriérés. Si l’on inclut ces arriérés de paiement, la dette gabonaise atteint le montant conséquent de 5 440 milliards de Fcfa. A cela pourrait s’ajouter, selon l’économiste Mays Mouissi, 737 milliards de Fcfa que le Gabon compterait lever sur les marchés financiers en 2019.

Pour garantir la soutenabilité de sa dette et limiter ses besoins en endettement, le Gabon a mis en place en 2018 une ambitieuse réforme visant au retour à l’équilibre des comptes publics qui passe par d’importantes économies sur le train de vie de l’Etat. Il s’agit, en clair, de tailler dans le vif des dépenses de fonctionnement. Les autorités gabonaises comptent également sur le retour de la croissance afin d’accroître mécaniquement les rentrées fiscales, dont une partie doit servir au désendettement du pays.