Gabon : quand l’opposition donne raison au pouvoir dans sa volonté de réduire la masse salariale dans la fonction publique

L'économiste gabonais Jean Gaspard Ntoutoume-Ayi © facebook.com/JGNtoutoumeAyi

Ce samedi 7 juillet à son siège de l’ancienne Sobraga, l’Union nationale a critiqué le caractère « non sincère et non crédible » du projet de loi de finances rectificative pour 2018 élaboré par les autorités gabonaises. Mais, paradoxalement, dans son argumentaire, le principal parti d’opposition donne raison au gouvernement dans sa volonté de réduire la masse salariale de la fonction publique. 

La déclaration de l’UN a été lue par l’économiste Jean Gaspard Ntoutoume-Ayi. Elle se veut une attaque en règle contre le projet de loi de finances rectificative pour 2018.

Mais dans son argumentaire, l’UN justifie, sans doute à son corps défendant, l’une des dispositions phares prise par le gouvernement ces derniers jours afin de rétablir l’équilibre des comptes publics : la réduction de la masse salariale dans la fonction publique.

« Les dépenses de personnel sont passées de 336 milliards de Fcfa en 2009 à 695,26 milliards de Fcfa en 2018. Ainsi, non seulement la masse salariale de l’État a plus que doublé, mais elle représente désormais 61 % des recettes fiscales, contre 28 % des recettes fiscales en 2009. La norme CEMAC en la matière étant de 35 % », a déclaré M. Ntoutoume-Ayi au nom de l’UN.

« Ce raisonnement, finalement, ne fait qu’appuyer les mesures prises par le gouvernement pour réduire la masse salariale dans la fonction publique. En revanche, il met en porte-à-faux certains syndicats qui tentent d’expliquer qu’il n’y a pas de problème en la matière », explique un économiste travaillant pour un grand groupe bancaire à Libreville.