Gabon : l’opposition accusée de désinformation au sujet des mesures de retour à l’équilibre des comptes publics

Julien Nkoghe Bekale, le ministre gabonais des PME et de l’Artisanat © facebook.com/NkogheBekaleJulien

Fakenews! C’est l’accusation lancée par certains membres du gouvernement à l’endroit de l’opposition gabonaise, soupçonnée de diffuser de fausses informations sur les mesures d’économies budgétaires décidées récemment par l’Exécutif. Mais d’autres voix, plus nombreuses encore, s’élèvent au sein de la société civile pour fustiger l’attitude jugée non-constructive de l’aile la plus radicale de l’opposition à qui il est reproché sa critique systématique et son absence de contre-propositions.  

Le coup de semonce a été donnée par Julien Nkoghe Bekale. Le ministre des PME et de l’Artisanat a fustigé sur sa page Facebook l’attitude irresponsable et électoraliste d’une frange de l’opposition qui s’évertue à travestir les réformes entreprises par le gouvernement afin de remettre les comptes publics à l’équilibre.

« Les récentes mesures gouvernementales ne sont pas un plan d’austérité. Il s’agit plutôt de mesures d’ajustement financier en vue d’une meilleure allocation budgétaire en faveur de l’investissement dans les secteurs prioritaires à fort impact social », a-t-il écrit sur le réseau social.

Selon le ministre, ces réformes « n’étaient pas une option mais une obligation » qui auraient dû être entreprises « depuis 30 ans déjà ».

Le ministre n’est pas le seul à critiquer l’attitude de l’opposition alors que le Gabon mène une réforme difficile dont le but est de lui permettre de retrouver à terme l’équilibre budgétaire. Le premier ministre gabonais, Emmanuel Issoze Ngondet, a lui aussi pointé du doigt vendredi 13 juillet du doigt l’attitude peu responsable d’une partie de l’opposition.

En dehors de la sphère politique, plusieurs organisations de la société civiles ont, ces derniers jours, reproché à l’opposition son « attitude électoraliste et non constructive ». La Coalition pour la Nouvelle République (CNR) de Jean Ping et l’Union Nationale (UN) de Zachary Myboto sont particulièrement visés.

« Une partie de l’opposition profite de la moindre occasion pour systématiquement critiquer le gouvernement », explique un leader d’un mouvement de citoyens au Gabon. « Certes, tout ce qui est fait ne va pas dans le bon sens. Mais on ne peut pas dire, à l’inverse, que tout va dans le mauvais sens. C’est de la mauvaise fois », poursuit-il avant de conclure : « il serait bon parfois que les politiciens, de la majorité comme de l’opposition, soient dans un esprit d’union nationale. Ce devrait être le cas actuellement car c’est de l’avenir du Gabon dont il s’agit. Les intérêts électoralistes devraient donc être mis de côté », fait-il observer dans un soupir.