Gabon : La nomination du gabonais d’origine britannique Lee White au ministère des Forêts très largement saluée par les défenseurs de l’environnement

Le nouveau ministre des Forêts gabonais, Lee White © DR

Depuis sa nomination lundi au gouvernement en remplacement de Guy-Bertrand Mapangou, Lee White suscite l’enthousiasme mais également beaucoup d’espoir de la part des ONG. 

Le quotidien français Libération lui consacre un très long article, signe de l’écho international que sa nomination à la tête du ministère des Forêts au Gabon a rencontré.

Pour le nouveau ministre, l’article est plutôt flatteur, ce qui est suffisamment rare de la part de ce quotidien réputé qui, d’habitude, n’épargne guère le Gabon. C’est même l’une de ses marques de fabrique, s’amuse un grand journaliste depuis Libreville.

Il faut dire que, Marc Ona excepté – question de jalousie, dit-on dans le milieu, l’intéressé ayant caressé le rêve de devenir ministre en lieu et place de M. White… -, il ne se trouve guère de monde pour faire la fine bouche. Au contraire, depuis lundi, jour de l’annonce du nouveau gouvernement, c’est un concert de louanges qui a accompagné la nomination de Lee White.

Dans son article, Libération cite d’ailleurs abondamment sa désormais ex-collègue Flore Koumba Pambo, responsable de l’unité scientifique de l’ANPN. « C’est un fervent défenseur de la protection de la nature mais aussi quelqu’un qui a une vision politique et qui pourra donc faire appliquer ses convictions au sein de son ministère», estime-t-elle, admirant celui qui a «apporté une visibilité nationale et internationale à l’ANPN». Flore Koumba Pambo affirme également qu’«il a largement œuvré à la création de 13 parcs nationaux en 2002 couvrant 11% du territoire gabonais, et plus récemment à la sanctuarisation de 20 zones marines protégées, soit environ 27% de la zone économique exclusive ».

Et Flore Koumba Pambo de poursuivre : « Sous la direction de Lee White, nous avons réussi à entreprendre une révision du code forestier [toujours en cours, ndlr] pour alourdir les peines sanctionnant la criminalité envers la faune et la flore sauvages, qui devraient passer d’un maximum de six mois de prison et 10 millions de FCFA à cinq ans d’emprisonnement et 200 millions de FCFA. » 

« Lee est un homme engagé, convaincu. Il n’acceptera pas de jouer le rôle de faire valoir », un responsable du WWF

Les remarques laudatives sont loin d’être limitées au Gabon. C’est l’ensemble du monde des défenseurs de l’environnement qui accueille avec enthousiasme et espoir la nomination de Lee White au ministère des Forêts.

Egalement citée dans l’article de Libération, Lisa Handy, auteure d’un rapport publié par l’ONG américaine Environmental Investigation Agency en mars, dit apprécier l’engagement de cet écologiste contre la « mafia du bois » au Gabon et espère qu’il ne cédera pas à « la corruption qui semble être (jusqu’à présent) une pratique courante pour effacer toute trace d’illégalité dans un secteur marqué par un haut niveau d’opacité ».

Pour ce responsable du WWF (World Wild Fund – Fonds Mondial pour la Nature), qui travaille depuis bientôt 20 ans avec Lee White, clea ne fait pas de doute. « Lee est un homme engagé, convaincu. Il est là pour la cause. Il n’acceptera pas de jouer le rôle de faire valoir ». Au Gabon, l’espoir désormais est permis.