Gabon : La mairie de Libreville devrait ce mois-ci rompre le contrat de 950 millions de francs CFA par mois avec CleanAfrica et son sous-traitant Averda

Averda est la société sous-traitante de CleanAfrica, chargée de la collecte des déchets à Libreville © DR

Les prestations fournies par l’entreprise chargée du nettoyage et de la collecte des déchets seraient, selon elles, insatisfaisantes. Un avis partagé par la population. 

Changement d’époque. Le Gabon n’entend plus se faire marcher sur les pieds. Comprendre, payer de grosses sommes et ne pas avoir en rapport un service de qualité.

En février 2018, c’est le français Veolia qui en a fait les frais. Il devrait être suivi dans les prochaines semaines par CleanAfrica et la société sous-traitante Averda.

CleanAfrica, rémunérée à hauteur de 950 millions de francs CFA (près d’1,5 millions d’euros) réclame 25 milliards de francs CFA d’impayés au titre de l’entretien de la décharge de Mindoubé, près de Libreville. Mais la commune refuse de payer une telle somme, estimant que l’entreprise se servirait des infrastructures communales, utiliserait gracieusement des bureaux et le pont-bascule sans payer.

En outre, la municipalité évoque le non-respect du cahier des charges. Si les ordures ont été collectées, les autres tâches n’auraient, selon elle, pas été acquittées, à l’instar du nettoyage des bassins versants ou du curage des caniveaux.

Pour faire la lumière, l’Etat devrait commander sous peu un audit. Pour l’heure la dette estimée en théorie serait de 16,4 milliards de francs CFA.

Créée en 2013 pour remplacer la Société de valorisation des ordures ménagères (SOVOG), CleanAfrica était au départ un établissement d’économie mixte avant de se transformer en établissement public. La manière dont les actionnaires privés d’alors ont cédé leurs parts à l’Etat pourrait faire prochainement l’objet d’une enquête. Certains soupçonnent en effet des détournements de fonds publics.