Gabon : La compagnie pétrolière française Perenco mise en examen pour pollution de l’environnement par déversement d’hydrocarbures

Photos prises en octobre et novembre 2020 dans le département de l'Étimboué, dans l'ouest du Gabon © Facebook / ROLBG

La compagnie pétrolière française Perenco a été mise en examen vendredi par le Procureur de la République près du tribunal de première instance de Port-Gentil, la capitale économique du Gabon. Elle est accusée de « pollution de l’environnement », indique un communiqué du ROLBG, contresigné par le député Pierre Philippe Akendengué co-signataire de la plainte visant le groupe pétrolier.

« Une grande première au Gabon et en Afrique, une reconnaissance par la justice gabonaise du combat légitime de la Société civile et des communautés dans la lutte contre les crimes environnementaux liés aux activités des multinationales », s’est réjouit Georges Mpaga, président du Réseau des organisations libres pour la bonne gouvernance (ROLBG) signataire de la plainte.

Les signataires du communiqué soutiennent avoir fourni des « arguments documentés et étayés par des preuves irréfutables ».

« La décision historique du Procureur de la République décrétant l’inculpation et la mise en examen de Perenco est une victoire en faveur du combat mené par la société civile, l’honorable Pierre Philippe Akendengué et les communautés locales d’Etimboué face à une multinationale dont les activités extractives dans ce département le plus riche en pétrole et en gaz au Gabon, ont généré des dégâts et des dommages environnementaux d’une ampleur sans précédent », ont exulté les auteurs de la plainte parmi lesquels figure le député Pierre Philippe Akendengué qui représente les communautés du département d’Etimboué présumées victimes de pollution par hydrocarbures déversés par Perenco dans les cours d’eau qui ceinturent les sites de production de Perenco..

Perenco a été attaqué en justice le 15 janvier 2021 pour pollution et dégradation des rivières, lagunes et mer par les hydrocarbures ; pollution et dégradation des mangroves, des écosystèmes maritimes et terrestres et enfin pollution et dégradation de la flore et des ressources halieutiques.

Le ministère de l’Environnement avait dépêché sur place des experts pour enquêter sur les révélations de la société civile. La compagnie avait été sommée de dépolluer les zones touchées.

L’entreprise n’a pas encore communiqué sur ce dossier très médiatisé qui tombe mal en raison de la sensibilité de plus en plus accrue de l’opinion, nationale et internationale, aux questions d’environnement, a fortiori dans un contexte près-COP 26.

Hier, à l’audience au tribunal de Port-Gentil, Perenco était représenté par son directeur général adjoint, assisté de deux de ses collaborateurs.