Gabon : Brice Laccruche Alihanga auditionne le directeur général de la SEEG

Brice Laccruche Alihanga, audionnant Antoine Boo, le DG de la SEEG, et Patrick Eyogo Edzang, le ministre de l'Eau et de l'Energie, le 15 février 2018 à Libreville. Source : Direction de la communication de la Présidence du Gabon.

Mauvaise passe pour la SEEG, la société de distribution d’eau et d’électricité du Gabon, filiale du groupe français Veolia. Suite au mécontentement grandissant de la population librevilloise en raison de défaillances récurrentes dans la délivrance du service, de la forte variation dans les tarifs pratiqués ou encore dans l’émission de factures fantaisistes, ses responsables ont été auditionnés ce jeudi 15 février par le directeur de cabinet de la présidence de la République, Brice Laccruche Alihanga.

Ce mardi 13 février, l’Organisation gabonaise des consommateurs (OGC), une association de consommateurs, avait déjà manifesté bruyamment son mécontentement devant le siège de la SEEG. Face à cette insatisfaction grandissante, Brice Laccruche Alihanga, le directeur de cabinet de la présidence, a, « à la demande du Président Ali Bongo Ondimba », auditionné ce jeudi 15 février, en même temps que Patrick Eyogo Edzang, le ministre de l’Eau et de l’Energie, le directeur général de la SEEG, Antoine Boo. Ce dernier a également été « convoqué » hier par le Premier ministre gabonais, Emmanuel Issoze Ngondet.

« Le problème de l’accès à l’eau et à l’électricité à Libreville se répète à tel point que la population ne supporte plus cette situation », a indiqué à La Libreville une source proche du dossier. « Partout dans la capitale, le sentiment d’insatisfaction est perceptible. Cette situation ne pas perdurer », explique-t-elle.

Et celle-ci de poursuivre : « lors de cette audition, le directeur de cabinet a eu des mots très durs à l’endroit des responsables de la SEEG. Il leur a fait observer que la population était victime de coupures d’eau et d’électricité intempestives et récurrentes, et que la responsabilité en incombait à la SEEG qui a des devoirs vis-à- vis des consommateurs qui sont en droit d’exiger un service de qualité. Pour l’heure, le compte n’y est pas », déplore cette source.

« M. Laccruche Alihanga leur a également fait remarquer que cette situation était intenable car les Gabonais, qui connaissent déjà des difficultés financières, voient leur nourriture gaspillée chaque jour faute d’une alimentation continue en énergie », rapporte notre source, « et ce, alors même que le Président a fait de l’amélioration sensible des conditions de vie quotidienne des Gabonais l’une de ses priorités en 2018 ».

Brice Laccruche Alihanga, nommé directeur de cabinet du Président de la République en août dernier, est réputé pour sa connaissance du fonctionnement du secteur privé, ainsi que son attachement au règlement de problèmes concrets qui impactent au quotidien la vie des Gabonais.

Celui-ci a multiplié, ces derniers mois, les auditions de directeurs généraux d’administration centrale ou d’agence publique (CNAMGS, Douanes, Trésor…), n’hésitant pas à se montrer très ferme à ces occasions. Il s’est, par ailleurs, régulièrement rendu sur le terrain pour y constater les éventuels problèmes (Port d’Ownedo, RN1…). Une attitude, semble-t-il, appréciée par la population.