Gabon : Augmentation des dépenses sociales et d’investissement, meilleure gestion de la dette, réduction des dépenses courantes, apurement et non-accumulation des arriérés, augmentation des recettes… ce qu’il faut retenir du projet de loi de finances pour 2020

Le chef de l'Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba, présidant le conseil des ministres ce mardi 15 octobre au cours duquel le PLF pour 2020 a été adopté © DR

Le projet de loi de finances pour l’exercice 2020 a été adopté ce mardi 15 octobre en conseil des ministres. Il consacre une nette hausse du budget de l’Etat de 297,3 milliards de FCFA par rapport à 2019. Tout en donnant la priorité à la relance via l’augmentation des dépenses en matière sociale et d’investissement, il garde le cap de la maîtrise des finances publiques (meilleure gestion de la dette, augmentation des recettes budgétaires et fiscales, etc.). Point intéressant : le gouvernement se fixe pour objectif l’apurement et la non-accumulation des arriérés, longtemps un point noir au Gabon. La Libreville vous livre le détail de ce PLF tel qu’il est présenté dans le compte rendu final du conseil des ministres. 

« Pour l’année 2020, les prévisions budgétaires sont arrêtées, en ressources et en charges, à 3.330.773.722.478 F CFA contre 3.033.417.217.459 F CFA, en hausse de 297.356.505.019 F CFA par rapport à 2019.

Le projet de budget 2020, qui poursuit les réformes en cours, notamment celles prises dans le cadre du Plan de Relance de l’Economie (PRE), vise :

– La réduction du déficit hors pétrole ;

– L’optimisation de la mobilisation des ressources ;

– La gestion active de la dette pour la rendre plus soutenable et mieux préparer les échéances de remboursement des années à venir, 2021, 2022, 2023 ;

– La maîtrise des dépenses courantes pour dégager des marges et financer l’investissement ;

– L’apurement et la non-accumulation des arriérés ;

– La reconstitution des avoirs extérieurs pour la couverture de nos importations.

Ainsi, pour l’année 2020, les prévisions budgétaires sont arrêtées, en ressources et en charges, à 3.330.773.722.478 F CFA contre 3.033.417.217.459 F CFA, en hausse de 297.356.505.019 F CFA par rapport à 2019.

Les recettes devraient s’améliorer principalement par l’effet d’augmentation des recettes fiscales.

Pour les recettes budgétaires, celle-ci passeraient ainsi de 2113,4 milliards FCFA, arrêtées dans la loi de finances 2019, à 2 162,4 milliards FCFA en 2020, soit une hausse de 49 milliards.

Une partie de ces recettes est directement affectée au financement de l’assurance-maladie et des prestations familiales, soit 63,1 milliards de F CFA.

En outre, les ressources de trésorerie et de financement se situeraient à 1247,7 milliards de FCFA dans la loi de finances 2020 contre 920 milliards, arrêtées dans celle de 2019, soit un accroissement de 36%.

Pour l’année 2020, les dépenses budgétaires représentent 61,6% des dépenses de l’Etat pour un montant de 2.051.703.396.409 F CFA tandis que les charges de trésorerie et financement sont arrêtées à 1.279.070.326.069 F CFA pour un poids de 38,4% du budget.

Les dépenses budgétaires hors Compte d’Affectation Spécial (CAS) seraient plafonnées à 1927 milliards de FCFA, contre 1907,9 milliards de FCFA arrêtées dans la loi de finance 2019, soit une augmentation de 19,1 milliards de FCFA, essentiellement due aux efforts d’investissement et à la prise en compte des autres dépenses de l’Etat.

Les dépenses d’investissement s’établiraient à 513,2 milliards FCFA contre 381 milliards de FCFA dans la loi de finances 2019, soit une augmentation de 132,2 milliards FCFA.

Elles sont financées par quatre (4) types de financement : les ressources propres pour 220 milliards FCFA, soit 42,9% des dépenses d’investissement, les financements extérieurs pour 246,1 milliards FCFA soit 47,9%, les partenariats publics-privés à hauteur de 30 milliards FCFA, soit 5,8% et les dons prévus à 17,1 milliards FCFA, soit 3,3%.

Les charges de financement et de trésorerie sont évaluées à 1279,1 milliards de FCFA contre 1014,3 milliards de FCFA dans la loi de finances 2019, soit une hausse de 26%.

Cette hausse reflète la nouvelle politique de gestion de la dette visant à la rendre plus soutenable et à régler la dette intérieure pour relancer l’activité des PME/PMI locales.

Les dépenses budgétaires hors comptes d’affectation spéciale, se chiffreraient à 1 927 milliards de FCFA contre 1 907,9 milliards de FCFA, soit une augmentation de 19,1 milliards.

Les dépenses de personnel, se situeraient à 661 milliards de FCFA contre 672,8 milliards FCFA en 2019 soit une contraction de 1,7%. Cette baisse s’explique en partie par la mise à la retraite systématique des agents, la suspension de l’indemnité de transport aux bénéficiaires des véhicules administratifs et l’effet du recensement biométrique.

Les dépenses de biens et services et les dépenses de transferts afficheront une baisse contrairement aux autres dépenses qui elles, connaitront une hausse de 26,4 milliards de FCFA pour s’établir à 90,9 milliards de FCFA. Quant aux dépenses d’investissement, elles, s’établiraient à 513,2 milliards de FCFA contre 381 milliards de FCFA dans la loi de finances 2019.

Ces dépenses seront principalement orientées vers le financement des projets du Fonds d’Initiative Départementale (FID), la poursuite de la mise en œuvre du Schéma Directeur National d’Infrastructures (SDNI) et de la Stratégie d’Investissement Humain du Gabon (SIHG) pour environ 238,5 milliards de FCFA.

Concernant le Schéma Directeur National d’Infrastructures, 110,8 milliards FCFA seront consacrés aux travaux routiers (Transgabonaise, voiries de Libreville, Farasol-Mbéga, etc.), 34 milliards de FCFA au financement de projets d’accès aux services de base (eau et électricité) et 27,1 milliards de FCFA pour la réhabilitation du Transgabonais.

Quant à la Stratégie d’Investissement Humain du Gabon, 127,7 milliards FCFA sont destinés à l’Education, notamment la réhabilitation des universités, des écoles et lycées, la construction des lycées, collèges et centres de formation professionnelle.

De plus, 14,1 milliards FCFA sont consacrés à la santé avec le renforcement des structures sanitaires, la réhabilitation et équipement des hôpitaux dans les capitales provinciale et départementale.

Un effort sera également consacré à la dotation en équipement de tous les départements ministériels. »