Gabon : après la présidence, au tour du premier ministre de réduire de plus de 50 % la taille de son cabinet

Le conseil des ministres du 4 juillet 2018 à Libreville au Gabon © DCP

Dans la foulée de la présidence de la République qui a pris des mesures de réduction substantielle de son train de vie, le premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet, a a annoncé mercredi 4 juillet en conseil des ministres une réduction de moitié de la taille de son cabinet.

« L’exemple doit venir d’en haut » ou encore « l’escalier se balaye par le haut » sont quelques unes des formules utilisées par Ali Bongo Ondimba lors du conseil des ministres du 29 juin dernier pour appeler les services de la présidence et ceux du gouvernement à prendre des mesures exemplaires pour réduire leur train de vie à l’heure où le pays engage des réformes majeures devant lui permettre de renouer avec l’équilibre de ses finances publiques.

Après les annonces concernant la présidence (réduction de la taille des cabinets, des frais de voyage ou l’interdiction de l’achat de véhicules de luxe), c’est au tour du gouvernement de lui emboîter les pas.

Le premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet, a annoncé lors du dernier conseil des ministres, mercredi 4 juillet, une réduction de moitié du nombre de personnes au sein de son cabinet.

Cette mesure, d’application immédiate, a pour conséquence de ramener de 237 à 117 le nombre de personnes composant le cabinet de la primature, soit un ajustement de 50,63 %. Au total, 120 personnes sont donc concernées et réaffectées dans leur corps d’origine, la plupart étant des fonctionnaires.

« Nous, les plus proches collaborateurs du président, devons être exemplaires », dixit le directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba

Et comme l’exemple doit toujours venir d’en haut, parmi les postes supprimés, figurent les fonctions de directeur de cabinet adjoint 2 et 3 du Premier ministre, celles de secrétaire général adjoint 2 et 3, ainsi que celle de conseiller adjoint à la primature.

Le  Secrétariat général du gouvernement n’est pas en reste. Il est lui aussi appelé à faire un effort. Ses effectifs ainsi réduits de plus de 52 % et ramenés de 94 à 45 agents (en situation de solde fonctionnelle, selon le vocable consacré). Les fonctions de secrétaire général adjoint 2 et 3 sont au nombre des postes supprimés.

« Nous, les plus proches collaborateurs du président, devons être exemplaires pour que
tous les autres le soient aussi », avait dit dans une interview à Jeune Afrique Brice Laccruche Alihanga, le directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba. Manifestement, le mot d’ordre a été suivi à la lettre.

Dans l’esprit des pouvoirs publics gabonais, cette baisse des effectifs devra être compensée par une nouvelle organisation à même de permettre une hausse substantielle de la productivité des membres de cabinet maintenus à leur poste.

« Nous étions à l’évidence en sureffectif. Certains travaillaient, d’autres pas, d’autres encore plus ou moins », avoue un membre du cabinet du Premier ministre, promettant que « désormais, nous allons faire la démonstration qu’avec une meilleure organisation et un management plus efficace, nous pouvons faire beaucoup mieux avec moins ».