Au Gabon, Ali Bongo lance le Fonds d’initiative départementale

Ali Bongo Ondimba, le chef de l'Etat gabonais, lors d'une cérémonie de voeux le 11 janvier 2018. Source : compte Twitter @PresidentABO

Faire des promesses, c’est bien. Les tenir, c’est mieux. C’est probablement ce que doit se dire le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, qui se rendra ce weekend dans le Haut-Ogooué pour concrétiser l’une de ses promesses les plus emblématiques : la mise en place d’un Fonds d’initiative départementale.

Dans son discours des vœux à la nation du 31 décembre 2017, le chef de l’Etat gabonais avait multiplié les annonces visant à mettre en oeuvre le plus tôt possible des mesures à effets rapides et à fort levier de développement.

Parmi ce train de mesures annoncées alors, il y avait notamment la réfection des établissements scolaires (en cours), la gratuité de l’accouchement dans les structures hospitalières publiques pour les Gabonaises (déjà mis en œuvre), l’électrification de l’arrière-pays (en cours).

Mais aussi le Fonds d’initiative départementale (FID). Un dispositif visant à doter chaque département du pays, qui en compte 48 au total, d’une enveloppe annuelle d’un milliard de francs CFA pour le financement de projets structurants locaux qui créent de l’activité économique et améliorent la qualité de vie des populations. Le FID est également un outil permettant de donner plus de moyens et plus d’autonomie aux départements, et donc d’approfondir la décentralisation.

Ali Bongo procédera à son lancement officiel ce samedi 21 avril. Il a choisi pour ce faire de venir à Franceville, chef-lieu du département de la Mpassa et du Haut-Ogooué, sa province d’origine, située à l’extrême est du pays. Le numéro un gabonais y prononcera un discours attendu sur la décentralisation et le développement territorial.

« Le Gabon utile d’un point de vue économique, ce n’est pas seulement Libreville ou Port-Gentil. Il était donc nécessaire de renforcer la décentralisation en la faisant davantage rimer avec développement économique », s’enthousiasme ce chef d’entreprise altogovéen. « Le développement ne peut se faire sans tenir compte des spécificités locales et sans s’appuyer sur les acteurs locaux », ajoute-t-il.

La mesure, il est vraie, est très attendue dans les différentes provinces du Gabon. En effet, le fonds d’initiative départementale entend apporter des solutions de financement aux entrepreneurs, actuels et futurs, notamment dans le domaine agricole, aux artisans, aux PME du secteur industriel, etc. « Sur le papier, c’est une bonne mesure car elle permet de financer, partout au Gabon, l’économie réelle. C’est-à-dire celles et ceux qui font la réalité du tissu économique dans les territoires. Ce ne sont pas les très grandes entreprises, mais les PME, les start-ups, les artisans, les agriculteurs, etc. En les soutenant dans le développement de leurs activités, on les aidera à développer l’emploi », fait observer un professeur d’économie originaire de Port-Gentil.

C’est sans doute le pari que fait Ali Bongo. Le président gabonais a conscience de la nécessité de favoriser la création d’emplois dans le secteur privé formel. Et pas qu’à Libreville, Port-Gentil ou dans quelques autres grands centres économiques, mais sur l’ensemble du territoire gabonais afin notamment que l’exode vers les grandes villes ne soient pas une fatalité pour des milliers de jeunes Gabonais.