Gabon : 30 milliards de francs CFA de fausses factures dans les restaurants universitaires découverts par la taskforce

Le resto U de l'UOB a été l'objet d'importants détournements de fonds publics © DR

30 milliards de Fcfa de fausses factures certifiés par l’ancienne équipe dirigeante du Centre national des œuvres universitaires (CNOU), l’entité gestionnaire des restaurants universitaires, ont été mis à jour par les travaux de la taskforce sur la dette intérieure.

Et un scandale de plus.

Après avoir déjà identifié 440 milliards de francs CFA de dettes fictives sur 650 milliards d’engagements de l’État déjà audités, la taskforce vient de mettre en lumière un réseau de surfacturation au sein du Centre national des œuvres universitaires (CNOU).

« 30 milliards de Fcfa de fausses factures, certifiés par l’ancienne équipe dirigeante du Centre national des œuvres universitaires (CNOU) », ont été identifiés par la taskforce sur la dette intérieure, rapporte le quotidien institutionnel L’Union dans son édition du jeudi 26 novembre.

Les exemples, tous plus scandaleux les uns que les autres, abondent. Le maïs fourni à la cantine pour pour 100 élèves à l’Ecole nationale des Eaux et Forêts était ainsi facturé 45 millions de Fcfa  par mois. Le manioc Obamba, un aliment de base vendu à 300 fcfa l’unité sur les marchés, était chiffré à… 900 Fcfa ! Une boite de lait de 1 kilogramme de marque Nido revenait à 17 500 FCFA. Le sac de riz de 50 Kg était lui facturé 50 000 FCFA. « C’est tout simplement ahurissant », s’étrangle un haut-fonctionnaire, membre de cette taskforce.

L’aberration ne se limite pas là. Ces produits étaient facturés pour une quantité donnée sur douze mois. Autrement dit, l’Université devait payer y compris en période de vacances étudiantes, au moment où la cantine est fermée.

Comble du comble, les services de restauration des universités du Gabon, gérés par 5 entreprises adjudicatrices, non contentes d’avoir gonflé artificiellement leurs factures, réclamaient une dette de 80 milliards de FCFA à l’Etat pour des arriérés !

Cet énième scandale financier, qui intervient quelques mois à peine après celui provoqué par l’ancien recteur de l’Université Omar Bongo Ondimba, Marc-Louis Ropivia (attribution de primes colossales, 12 millions de Fcfa de salaire mensuel, 70 millions de primes par an de fonds de souveraineté…), démontre, si besoin en était encore, l’impérieuse nécessité de lutter contre les détournements de fonds publics, priorité numéro un des nouvelles autorités.