Filière bois au Gabon : inquiète suite au Kevazingogate, la profession rassurée par les autorités

Le français Rougier, impacté par le Kevazingogate au Gabon © DR

L’Union des Forestiers Industriels du Gabon et Aménagistes (UFIGA) et le Syndicat national des travailleurs de Rougier Gabon (Syntrarga) se sont dits inquiets des répercussions du scandale du kévazingo sur les activités des professionnels de la filière bois. Pour faire pression sur les autorités, ils ont mené cette semaine une offensive médiatique. 

Des entreprises, qui ne sont pas impliquées dans cette affaire de trafic de bois, ont vu ces derniers jours leurs activités être partiellement bloquées. En raison de l’enquête judiciaire en cours, les agents de l’administration forestière prennent davantage de temps en effet à signer, par exemple, les P.V. de chargements qui permettent d’entamer les procédures d’exportation auprès de la douane.

Une situation qui inquiète les professionnels de la filière. « Tous ceux qui utilisent le port de Owendo sont bloqués, du fait de l’absence des agents des Eaux et Forêts, au niveau de la brigade d’Owendo. Et donc, à ce jour, depuis le 1er mai, nous sommes de nouveau sans aucun mouvement », témoigne Françoise Van de Ven, la déléguée générale de l’UFIGA.

Conséquence : « les containers de grumes ne peuvent être chargés sur les bateau et les grumes eux-mêmes, qui viennent de la forêt, restent stockés sur le parc », ajoute-t-elle.

« En l’absence de signature et de cachet des agents des Eaux et Forêts, ces grumes-là ne peuvent pas être acheminées vers les usines qui sont dans la zone d’Owendo… Le résultat, c’est que les stocks se sont épuisés, 363 agents sont en chômage technique et 760 sont menacés dans un très, très bref délai », conclut, un brin dépitée, la délégué générale de l’UFIGA.

Mais du côté des autorités, on se veut rassurant. « Il est normal que les procédures prennent plus de temps en raison des nécessités de l’enquête. Mais celle-ci progresse en grand pas. La situation est en voie de normalisation et très rapidement, la situation reviendra comme avant », assure un responsable de l’autorité portuaire.

Pour mieux faire entendre leurs revendications, les professionnels du bois mènent actuellement une offensive médiatique. Dans la foulée des déclarations de l’UFIGA, c’était en effet au tour du syndicat national des travailleurs de Rougier Gabon (Syntrarga) de tenir des propos en tous points similaires.

Pour rappel, plusieurs cadres de l’administration des Douanes et des Eaux et Forêts ont été sanctionnés par le gouvernement et deux hauts responsables politiques (le vice-président et le ministre des Eaux et Forêts) limogés dans cette affaire de bois précieux, interdit d’exploitation et dont plus de 353 containers ont disparu en mars dernier alors qu’ils avaient été saisis par la Justice.