Fake news : Non, le Gabon n’a pas vendu ses ports au secteur privé

Le Port d'Owendo, poumon de l'économie gabonaise © DR

Et encore moins brader ! Pourtant, cette infox (fausse information) circule ces derniers jours sur les réseaux sociaux. Elle prend sa source dans la très complexe réorganisation des investissements de la société singapourienne Olam dans les ports africains, en particulier celui d’Owendo. 

La semaine dernière, Olam et le fonds AP Moller Capital, dont l’actionnaire principal est le groupe maritime danois AP Moller-Maersk, ont procédé à un très complexe échange d’actifs et de capitaux.

L’opération a abouti à la formation d’Arise Port & Logistics, une nouvelle société enregistrée à Londres qui gère les ports d’Owendo (Gabon), de Nouakchott (Mauritanie) et de San Pedro (Côte d’Ivoire). Celle-ci est contrôlée à 43 % par AP Moller Capital, à 31 % par Olam et à 26 % par Africa Finance Corporation (AFC).

Dans le cadre de ce schéma, AP Moller Capital a racheté les actions de l’Etat gabonais et de certaines sociétés affiliées. Des participations logées dans la co-entreprise Gabon Special Economic Zone (GSEZ).

Olam, qui a apporté 140 millions d’euros au capital d’Arise Port & Logistics, va nommer trois administrateurs et aura le contrôle opérationnel de l’entreprise. De son côté, Olam va elle aussi nommer trois administrateurs, dont Gagan Gupta, et « un Français », indique La Lettre du Continent, sans en préciser le nom.

Une excellente opération pour le Gabon

Pour autant, contrairement à une infox qui circule sur les réseaux sociaux, cela ne signifie nullement que le Gabon a vendu le port d’Owendo au secteur privé ! L’Etat gabonais a opté pour une sortie du capital d’Arise P&L pour y laisser rentrer le groupe Maersk, leader mondial du secteur, qui dispose à la fois de l’expertise (capital intellectuel / savoir-faire) et des capitaux (capital financier), nécessaires pour développer l’activité. Mais si Maersk, avec ses partenaires, exploitera, l’Etat (via l’OPRAG) contrôlera. D’autre part, l’Etat gabonais demeure à 100 % propriétaire des infrastructures portuaires, qui relève de son patrimoine inaliénable.

Les spécialistes du secteur en conviennent, pour le Gabon, qui récupère du cash et injecte un surcroît d’expertise, il s’agit d’une excellente opération.