[Exclusif] Promu PDG d’Olam Afrique, Gagan Gupta explique pourquoi il a choisi Libreville au Gabon

Le patron d’Olam Gabon, Gagan Gupta, a été nommé PDG d’Olam Afrique. Pour piloter les activités continentales de la multinationale singapourienne, il a choisi de résider à Libreville. Il nous explique pourquoi. 

Au Gabon, Olam est une institution. Avec plus de 20 000 salariés, la multinationale singapourienne, présente dans différents secteurs de l’économie (l’agriculture, la logistique portuaire, énergie, trading… et même bientôt les aéroports), est de loin le premier employeur privé du pays.

Çà n’est donc pas une surprise si c’est le patron de la filiale gabonaise qui a été choisi pour piloter les activités du groupe au niveau continental. Dans la foulée, d’autres dirigeants ont été nommés pour l’épauler spécifiquement au Gabon, à l’instar de Jasveer Singh, qui sera chargé de suivre tous les projets d’infrastructure dans le pays (il pilote actuellement la Zone économique spéciale – ZES – qu’Olam gère à Nkok dans la banlieue de Libreville). Un second responsable sera dépêché depuis Singapour afin de superviser l’activité agricole d’Olam au Gabon.

Très fort impact sur l’emploi

Lancé en 1989 au Nigeria, dans le but d’exporter des noix de cajou vers l’Inde, Olam est aujourd’hui un géant international de l’agroalimentaire domicilié à Singapour et actif dans 70 pays. Le groupe est implanté au Gabon depuis 1999. Historiquement présente dans l’agriculture, la multinationale singapourienne a déjà conclu dans ce seul secteur trois Partenariats publics privés (PPP) (sur cinq négociés au total).

Le premier concerne le palmier à huile (64 000 hectares de palmier à huile ont été plantés et trois usines de transformation d’huile de palme et de ses drivées ont été construites). Le second porte sur l’hévéaculture (avec 11 000 hectares d’hévéa plantés). Quant au troisième, il s’inscrit dans le cadre du programme la Gabonaise des réalisations agricoles et des initiatives des nationaux engagés (Graine) gérée par la Société de transformation agricole et de développement rural (SOTRADER). Il s’agit d’un PPP dont la vocation est d’accompagner les petits producteurs en leur octroyant des terres sécurisées, des formations, de l’encadrement et de la garantie d’achat de leur production. GRAINE intervient dans les filières vivrières et dans le palmier à huile pour une superficie de production qui doit atteindre les 200 000 hectares. A ce jour, 7 731 hectares de palmier à huile ont été plantés contre 1 800 hectares de cultures vivrières réalisées dans le cadre de ce programme.

Dans le seul secteur de l’agriculture, les trois PPP conclus entre Olam et l’Etat gabonais ont permis de créer plus de 11 000 emplois directs Gabon, dont 60 % sont occupés par des jeunes. « L’impact d’Olam sur l’activité économique au Gabon est très important. Elle participe puissamment à la diversification de l’économie nationale », relève le responsable des études d’un grand groupe bancaire basé à Libreville.

Si aujourd’hui Gagan Gupta, pourtant nommé responsable Afrique d’Olam, a choisi de rester au Gabon, c’est pour plusieurs raisons, a-t-il expliqué. « J’ai un attachement personnel vis-à-vis du Gabon, un pays que j’ai appris ces dernières années à connaître et à apprécier », commence-t-il par indiquer.

Stabilité, gouvernance, ressources humaines, position géographique…

« Mais il est vrai », poursuit-il, « que choisir de diriger nos activités Afrique depuis Libreville relève d’un choix stratégique. D’abord, le Gabon reste pour nous l’un des pays les plus attractifs sur le continent. Il y a une multitude d’opportunités pour y développer ses activités économiques », explique le nouveau directeur d’Olam Afrique.

« Ensuite, c’est un pays très stable. En outre, sa gouvernance est propice au développement des activités économiques : les autorités du pays ont multiplié les efforts ces derniers mois pour attirer les investisseurs à travers diverses réformes sur le plan juridique et fiscal. La qualité des ressources humaines et également satisfaisantes », ajoute Gagan Gupta.

Enfin, « le Gabon est au centre de l’Afrique. C’est donc très pratique si l’on souhaite se rendre dans l’une ou l’autre des sous-régions du continent », fait-il remarquer.

Gagan Gupta nourrit de grandes ambitions pour son groupe en Afrique. Il prévoit de développer « à moyen terme » le chiffre d’affaires d’Olam sur le continent « à une hauteur significative [] à moyen terme », sans donner plus de précisions à ce stade. Mais une chose est sûre : pour y parvenir, il compte fermement s’appuyer sur le Gabon.