Entrepreneur dans le secteur numérique, Daryl Ekorezock appelle les jeunes gabonais à se tourner davantage vers l’entreprise et l’entrepreneuriat

Daryl Ekorezock, jeune entepreneur gabonais dans le secteur de l'économie numérique © facebook.com/daryl.danyel

Le Gabon traverse une passe délicate de son Histoire. Cela impose aux pouvoirs publics de prendre des mesures courageuses. C’est ce qu’a indiqué hier, jeudi 19 juillet, dans une interview à nos confrères de L’Union Daryl Ekorezok, jeune entrepreneur gabonais dans le secteur du numérique. Selon lui, les mesures décidées par le gouvernement pour redresser les comptes publiques sont non seulement opportunes, mais indispensables pour permettre au pays de retrouver sa compétitivité et atteindre un niveau d’emploi suffisant. Il appelle, par ailleurs, la jeunesse gabonaise à s’investir davantage dans le secteur privé et l’entrepreneuriat.

Dans cette interview accordée au quotidien L’Union, Daryl Ekorezok, très actif sur les réseaux sociaux, pointe, à juste titre, le passé colonial du pays qui, selon lui, pousse les jeunes à regarder davantage vers l’administration que vers le secteur privé.

« Le confort du bureau climatisé et de la paie fixe et régulière en fin de mois a toujours exercé sur nous un magnétisme« , constate cet entrepreneur du secteur numérique. Un état d’esprit qui explique la trop faible propension des Gabonais à s’engager dans l’entreprise et dans la voie entrepreneuriale. Conséquence : « des pans entiers de notre économie ont été cédés« , déplore-t-il.

Conséquence, « aujourd’hui, les Gabonais sont largement minoritaires, comparativement à nos frères africains, dans le commerce et les petits métiers qui pourtant rapportent beaucoup« , fait-il encore observer.

Loin de céder au pessimisme, Daryl Ekorezok se montre au contraire résolument optimiste. « Ma conviction est que l’heure est venue pour nous de changer« , dit-il en lançant à la jeunesse gabonaise « un appel à entreprendre, à investir le secteur privé, véritable pourvoyeur d’emplois et rouage essentiel de la diversification économique« .

Au passage, le jeune entrepreneur fait remarquer que le secteur du numérique, dans lequel le Gabon est en pointe, est une « véritable niche à opportunités« . « En faisant preuve d’un minimum d’ingéniosité, il est possible de créer et gérer son business avec un simple téléphone ou ordinateur portable« , fait-il observer.

Ce témoignage est d’autant plus pertinent qu’il intervient au moment où le gouvernement gabonais a pris un certain nombre de mesures afin de réduire les effectifs pléthoriques de la fonction publique. Une nécessité car le Gabon compte 55 fonctionnaires pour 1000 habitants (contre 12 pour 1000 au Cameroun voisin) et leurs salaires absorbent chaque mois 57 % des recettes fiscales, très loin du plafond de 35 % fixé au sein de la CEMAC.

Parmi ces mesures, figure le gel des recrutements durant trois ans dans le secteur public. Une disposition qui devrait inciter davantage de jeunes gabonais à se diriger vers le secteur privé et l’entrepreneuriat, dont c’est la vocation naturelle de créer des emplois.