En dix ans, les exportations françaises vers le Gabon ont chuté de 22 %

Le port d'Owendo par où transite une bonne partie des importations vers le Gabon © DR

En l’espace d’une décennie, les exportations françaises vers le Gabon sont passées de 361 milliards de Fcfa (550 millions d’euros en 2007) à 284 milliards de Fcfa (432 millions d’euros en 2017).

C’est ce qu’indiquent les données fournies par le pôle économique de l’ambassade de France au Gabon. Celles-ci montrent que la baisse a eu tendance à s’accentuer ces derniers années. Elle a en effet été particulièrement marquée en 2015 et 2016 (respectivement de l’ordre de 20,7 % et de 13 %) avant d’être davantage contenue en 2017 (8 % « seulement »).

En dépit de ce phénomène, la France demeure le premier partenaire commercial du Gabon en termes de part de marché. En 2017, le Gabon restait le second plus gros client de la France en Afrique centrale avec 30 % des achats, juste derrière le Cameroun dont le marché est pourtant dix fois plus important. Les importations gabonaises depuis la France sont composées essentiellement de biens d’équipement, de produits industriels et de consommation courante.

Le pôle économique de l’ambassade de France au Gabon impute pour l’essentiel la baisse des échanges commerciaux entre les deux pays à la crise économique du milieu de la décennie qui a provoqué une chute des cours du pétrole et amputé d’autant les capacités d’achat du Gabon.

Mais au-delà des effets conjoncturels, on peut aussi relever des effets d’ordre structurel. Le Gabon a accru au cours de la dernière décennie ses capacités de production afin de réduire davantage ses importations. En clair, le pays consomme désormais davantage ce qu’il produit, ce qui lui permet de réduire ses achats à l’extérieur.

A cela s’ajoute le fait que depuis une décennie, le Gabon a sensiblement augmenté le nombre de ses partenaires commerciaux, à l’instar des pays émergents (Chine, Inde, Turquie, etc.). La France, qui a longtemps joui d’une situation de quasi-monopole, fait donc face à une concurrence de plus en plus diversifiée.

Au-delà donc de l’effet conjoncturel dû à la crise, ces deux tendances structurelles (augmentation des capacités de production au Gabon et multiplication et diversification de ses partenaires commerciaux) devraient conduire à réduire encore dans les années qui viennent la part des exportations françaises, tant en volume qu’en pourcentage, vers le Gabon.