Démission de Thomas Ibinga : poursuite de l’érosion au sein de l’US, l’opposition de plus en plus fracturée

Pour le changement, un parti d'opposition créé le 31 mai par les démissionnaires d'Union et Solidarité (US).

Thomas Ibinga Mbougou, le premier vice-président du parti Union et Solidarité (US), a annoncé au cours d’une conférence de presse samedi 9 juin 2018 au siège du parti Pour le Changement (PLC) à Nzeng-Ayong, qu’il démissionnait à son tour de ce parti d’opposition. 

Pour justifier sa décision, Thomas Ibinga Mbougou a dit ne plus être en phase avec la nouvelle orientation de l’US. En cause, l’entrée au gouvernement du président du parti, Jean de Dieu Moukagni Iwangou, nommé le 4 mai dernier au poste de ministre de l’Enseignement supérieur. « Je vous tiens pour responsable de l’éclatement de notre parti », a déclaré Thomas Ibinga Mbougou à l’endroit de Jean de Dieu Moukagni Iwangou.

En effet depuis l’entrée au gouvernement de leur président, l’US subit une érosion dans ses rangs. Le 30 mai dernier, plusieurs responsables du parti – Anges Kevin Nzigou, Nicolas Nguema et Elza Boukandou – avaient annoncé leur démission pour créer une autre formation politique, Pour le changement (PLC). Lors de cette conférence de presse, M. Ibinga Mbougou a d’ailleurs annoncé qu’il rejoindrait le PLC pour, dit-il, poursuivre son combat.

Au-delà de l’US, c’est l’ensemble de l’opposition qui apparaît de plus en plus divisée. Le front uni qu’elle était parvenue à faire autour de Jean Ping lors de l’élection présidentielle d’août 2016 a fait long feu. La ligne « radicale et intransigeante » du président de la Coalition pour la Nouvelle République (CNR) est de plus en plus contestée au sein du mouvement sur deux points : la participation au gouvernement, qui compte aujourd’hui sept opposants, et le boycott des élections législatives à venir. Une majorité de partis d’opposition y est défavorable au motif que cela les marginaliserait encore un peu plus.