Après le Rassemblement Héritage et Modernité, au tour d’Union et Solidarité de se déchirer

Elza Ritchuelle Boukandou, la présidente du Mouvement des jeunes upégistes (MJU), a claqué la porte du parti Union et Solidarité (US) le 30 mai 2018. Source : facebook.com/boukandou.elza

Après le Rassemblement Héritage et Modernité, c’est au tour d’un autre parti de l’opposition, Union et Solidarité, de se déchirer. Dans les deux cas, le motif est le même : la nomination d’un des leurs au gouvernement. Explication. 

Suite à l’entrée au gouvernement le 4 mai dernier au poste de ministre de l’Enseignement supérieur de Jean de Dieu Moukagni Iwangou, le président d’Union et Solidarité, une requête en radiation avait été introduite par certains responsables de cette formation de l’opposition.

Cette requête ayant été jugée irrecevable, Elza Ritchuelle Boukandou, la présidente du Mouvement des jeunes upégistes (MJU), Nicolas Nguema et Anges Kevin Nzigou (respectivement 4ème et 3ème vice-président du parti) ont remis ce mercredi 30 mai 2018 leurs lettres de démission au secrétaire général du parti.

Pour Union et Solidarité, la crise interne est sévère, comme en attestent les mots prononcés à cette occasion. Nicolas Nguema évoque une « trahison » alors qu’Anges Kevin Nzigo dénonce, lui, la « bongoïsation » du parti. Tous fustigent la « volte-face idéologique [du président du parti] au profit du système en place ». Le pire, c’est que la saignée pourrait ne pas s’arrêter là. Eric Moussavou, le secrétaire général adjoint, est lui aussi annoncé partant. Il devrait démissionner demain, selon plusieurs sources.

Au-delà de ce seul parti, la crise que traverse Union et Solidarité vient compliquer encore un peu plus la donne au sein de l’opposition gabonaise qui apparaît de plus en plus divisée d’une part entre ceux qui ont rejoint le gouvernement et ceux qui continuent d’afficher une opposition frontale, et d’autre part entre ceux qui entendent participer aux futures élections législatives et ceux qui prônent leur boycott. L’union que l’opposition était parvenue à réaliser autour de Jean Ping lors du scrutin présidentiel d’août 2016 ne semble plus être désormais qu’un lointain souvenir.