Covid-19 : Pourquoi les pangolins sont-ils exposés à des virus transmis par les chauves-souris ?

Un pangolin lové dans son terrier dans le parc national de la Lopé au Gabon © DR Dr David Lehman

Le Gabon, en partenariat avec l’Université de Stirling, a réalisé une étude portant sur la cohabitation entre les pangolins et les chauves-souris dans le parc national de la Lopé en fin d’année 2019. Les résultats publiés hier mercredi 17 juin dans la revue scientifique « African Journal of Ecology» révèlent que le pangolin géant et le pangolin à ventre blanc utilisent des terriers habités par plusieurs espèces de chauves-souris. Un élément qui conforte l’idée selon laquelle les pangolins sont exposés à des virus, tels que les coronavirus, transmis par les chauves-souris.

Cette étude a été réalisée dans le nord du Parc National de la Lopé et conduite par le ministère des Eaux et Forêts, l’Agence Nationale des Parcs Nationaux (ANPN), l’Université de Stirling (Ecosse), l’Institut de Recherche en Ecologie Tropicale (IRET) et l’Institut de Recherche Agricole et Forestière (IRAF).

Elle a été rendue possible grâce à la mise en place d’un pistage intensif des pangolins sur le terrain, l’analyse de données radio-télémétrique et le traitement des vidéos issues de 30 caméras-pièges. Cette méthodologie a permis aux chercheurs de retracer les déplacements et les interactions régulières d’un pangolin géant (Smutsia gigantea) avec les chauves-souris.

Le 31 mars 2020, le ministre gabonais de l’Environnement Lee White, a pris, à titre préventif, un arrêté ministériel interdisant toute exploitation des différentes espèces de pangolins et de chauves-souris au vue des ravages causés par le Covid-19 dans le monde.

Par ailleurs, le ministère des Eaux et Forêts a lancé, le 9 mai 2020, des missions de contrôle des marchés de viande de brousse à Libreville, Owendo, Akanda et sur l’axe Libreville-Bifoun afin de veiller au respect de l’application stricte de cet arrêté. Les services déconcentrés du ministère font également appliquer ces mesures au niveau de leurs circonscriptions respectives.

Pour rappel, le parc national de la Lopé est inscrit depuis 2007 sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO sous le nom d’ « Écosystème et paysage culturel relique de Lopé-Okanda ». Qualifié de mixte car il est remarquable tant pour sa forêt que pour ses vestiges de cultures passées, il fait partie du programme forêt du patrimoine mondial.