196 pays, réunis du 2 au 13 décembre à Madrid, sont appelés à relever leurs ambitions en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Pour contrer ce phénomène, la communauté internationale compte en particulier sur le Gabon qui abrite l’un des deux poumons verts de la planète, la forêt équatoriale.
Il sera l’une des guest star de cette grand-messe sur l’environnement. A l’occasion de cette COP 25 qui s’ouvre ce lundi à Madrid (Espagne), le Gabon s’y sait très attendu. En pointe en matière de défense de l’environnement, le pays sera représenté par son ministre, l’écologiste convaincu Lee White.
Alors que la crise climatique semble empirer, que les inondations, ouragans ou encore incendies se multiplient partout dans le monde, il y a urgence à agir. D’autant que les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont progressé de 1,5 % par an en moyenne au cours de la dernière décennie pour atteindre un record historique l’an dernier.
Si les pays les plus pollueurs de la planète (Etats-Unis, Chine, Inde) sont montrés du doigt, d’autres font figure de chevaliers blancs. C’est le cas notamment du Gabon – pays dont le territoire est recouvert à 85 % par la forêt équatoriale, l’un des deux poumons verts de la planète – qui a fait de la lutte contre le réchauffement climatique et, plus largement, de la défense de l’environnement l’une de ses priorités de politique intérieure ou extérieure. Une priorité portée au plus haut-niveau puisque c’est le chef de l’Etat lui-même, Ali Bongo Ondimba, qui préside le Comité des chefs d’État africains sur le changement climatique (CAHOSCC) jusqu’en janvier prochain, qui en est la figure de proue.
Conséquence : le pays multiplie les initiatives en faveur de l’environnement, qu’il s’agisse de la protection de la faune ou de la flore, de la préservation de la mer, de la lutte contre le braconnage ou les dérèglements climatiques, etc. Le pays s’est en particulier engagé à réduire de 50 % ses émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2025.
Cet activisme est reconnu à l’international. En septembre dernier, en marge de l’assemblée générale annuelle de l’ONU, la Norvège a annoncé qu’elle accorderait au Gabon 150 millions de dollars (136 millions d’euros) dans le cadre d’un contrat de 10 ans signé avec Libreville pour « la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre due à la déforestation et à la dégradation, et pour l’absorption de dioxyde de carbone par ses forêts naturelles », selon un communiqué de l’Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale (Cafi), organisme lancé par l’ONU qui rassemble des pays d’Afrique centrale et des bailleurs de fonds occidentaux.
Un geste historique puisque le Gabon, dont le territoire est recouvert à près de 85 % par la forêt équatoriale, l’un des deux poumons verts de la planète, est le premier pays sur le continent africain à être payé par des fonds internationaux pour poursuivre ses efforts contre la déforestation.
Il y a quelques jours, c’est la Russie qui a fait un don de matériels militaires au Gabon afin de soutenir celui-ci dans sa lutte contre le braconnage et en faveur de la préservation des espèces protégées. Le pays compte en effet pas moins de 13 parcs nationaux protégés, un record en Afrique.
En juin dernier, afin de renforcer l’action du Gabon en faveur de la protection de l’environnement, sur l’insistante pressante du président Ali Bongo Ondimba, Lee White, un écologiste intransigeant a été nommé ministre de l’Environnement, des Forêts et de la Mer (lire son portrait). Depuis, celui-ci n’a pas ménagé ses efforts, multipliant les annonces et les participations à des conférences de haut-niveau.