Conseil des ministres : réduction des effectifs et des plus gros salaires dans la fonction publique au Gabon

Le président Ali Bongo Ondimba lors du conseil des ministres ce vendredi 29 mars @ DR

Ce vendredi 29 mars, le conseil des ministres présidé par Ali Bongo Ondimba a décidé, d’une part, de réduire de 50 % les effectifs actuels de la main d’œuvre non permanente (MOP) au sein de la fonction publique et, d’autre part, d’écrêter de manière progressive le traitement des fonctionnaires au-delà de 650 000 FCFA.

Ali Bongo accélère. Le chef de l’Etat rentré au Gabon a fait savoir à ses troupes qu’il leur fallait désormais changer de braquet. En attestent les décisions prises hier lors du conseil des ministres.

Le numéro un gabonais a également rappelé que les décisions prises devaient être exécutées. Il ne s’agit plus comme autrefois de se contenter de faire des annonces. Ce qui compte, a dit en substance hier Ali Bongo aux membres du gouvernement, ce sont les actes et les résultats.

Des principes mis en pratique dès hier, en particulier s’agissant de la réforme de l’Etat et de la fonction publique, dont les contours ont été dessinés mi-2018.

Suppression de 15 % des postes dans la fonction publique

En effet, lors du conseil des ministres, il a été décidé que les effectifs actuels des agents de la fonction publique relevant de la main d’œuvre non permanente (MOP) seront réduits à hauteur de 50 %. Au Gabon, ces agents seraient environ 30 000 sur un total de plus 100 000 fonctionnaires. Soit une suppression de 15 000 postes, ce qui représente 15 % du total des effectifs de la fonction publique.

Un effort gigantesque mais nécessaire à l’échelle du pays. En effet, le Gabon compte l’une des fonctions publiques les plus pléthoriques sur le continent africain avec 55 fonctionnaires pour 1000 habitants (contre 12 pour 1000, au Cameroun voisin). D’autre part, la réduction du nombre de fonctionnaires, dont le traitement grève le budget de fonctionnement de l’Etat, est une exigence du FMI en contrepartie de son soutien accordé en 2017 au Plan de Relance de l’Economie (PRE).

Par ailleurs, le reste des fonctionnaires seront de nouveau soumis à un recensement afin de bien en évaluer le nombre exact. Opéré de façon biométrique, il permettra d’assainir le fichier de la solde. Enfin, une régularisation des situations administratives des agents en situation de pré-salaire dans les corps de métiers spécifiques sera effectuée. Autant de mesures préconisées en juin dernier par la Task Force sur les Finances Publiques qui trouve aujourd’hui matière à être appliquée.

Réduction des plus hauts traitements

Autre mesure spectaculaire décidé par cette même Task force : l’écrêtement des traitements les plus élevés au sein de la fonction publique via la mise en place d’une Contribution de Solidarité sur les Hauts Revenus (« CSHR »). Une mesure appliquée de manière progressive selon le barème suivant : 5 % de 650 000 FCFA à 1 500 000 FCFA ; 10 % entre 1 500 001 FCFA et 2 000 000 FCFA ; 15 % à partir de 2 000 0001 FCFA et au-delà.

Cette mesure, qui vise également à alléger la masse salariale de la fonction publique et qui est prise en contrepartie du soutien accordé par le FMI, avait été entérinée lors d’un précédent conseil des ministres en juin dernier. Désormais, comme l’a indiqué Ali Bongo, il s’agit de mettre elle aussi à exécution, autrement dit de passer des annonces aux actes. Au Gabon, l’heure est aux travaux pratiques.