Pour la CAISTAB, la relance de la filière café-cacao au Gabon passe par la jeunesse

Ismaël Ondias Souna, le directeur général de la CAISTAB, entouré notamment des participants au programme JECCA lors d'une cérémonie le 13 mars 2018 à l'hôtel Radisson de Libreville. Source : compte Twitter @CaistabGabon.

Lancé il y a deux ans par la CAISTAB, le programme JECCA, a bouclé sa première phase il y a quelques jours. Une réelle satisfaction son directeur général, Ismaël Oundias Souna, qui est à l’initiative de ce projet dont l’ambition est de relancer de manière durable la production du cacao et du café au Gabon en attirant davantage de jeunes dans cette filière.

La cérémonie a eu lieu le 13 mars dernier à l’hôtel Radisson de Libreville. « Nous voulions récompenser celles et ceux qui représentent l’avenir du café et du cacao qui est une filière très importante sur le plan économique au Gabon », a d’emblée déclaré le directeur de la Caisse de stabilisation et de péréquation (CAISTAB).

C’est d’ailleurs lui qui, alors fraîchement nommé, a lancé le programme Jeunes entrepreneurs du café-cacao (JECCA). A l’époque, Ismaël Oundias Souna entend réveiller cette belle endormie – la CAISTAB – qui a eu tendance à s’assoupir ces dernières années. Il souhaite lui redonner un nouveau souffle. Dans son esprit, cela passe notamment par le lancement de nouveaux programmes à même de rajeunir une filière, celle du café et du cacao au Gabon, qui a connu son heure de gloire mais qui, depuis, a beaucoup vieilli.

C’est de cette ambition qu’est né le programme JECCA qui « vise à impulser un nouveau modèle de développement reposant sur la lutte contre la pauvreté en milieu rural par la formation, sur l’ensemble du territoire national, de 250 jeunes entrepreneurs agricoles dont l’âge varie entre 20 et 45 ans, et vivant en zone rurale depuis au moins deux ans », selon la présentation officielle.

A ce jour, le programme JECCA a donné entière satisfaction. D’autant que sa première phase a été réalisée avec seulement 65 % des crédits consommés. «Le programme a permis la formation et l’installation de 50 jeunes gabonais, chacun sur une superficie de 1 hectare de caféier ou cacaoyer en association avec des cultures vivrières », a indiqué Ismael Ondias Souna lors de la cérémonie du 13 mars.

Mais pour lui, il ne s’agit que d’une première étape, même si celle-ci est déjà satisfaisante. Car il nourrit de grandes ambitions pour la suite. « Ce résultat est pour nous, un élément catalyseur pour la deuxième phase du programme qui doit permettre l’installation cette fois de 100 nouveaux bénéficiaires en 2018 et le suivi des 50 bénéficiaires de l’année écoulée, ce qui portera le nombre de jeunes à 150. 150 jeunes, c’est 150 familles qui seront impactées par les retombées de JECCA, c’est 150 familles qui se fixent en milieu rural », déclaré M. Ondias Souna.

Mais le jeune directeur général de la CAISTAB, qui a contribué à redynamiser discrètement mais efficacement son institution – en dépit des blocages internes dus au conservatisme et des attaques virulentes dont il a été l’objet –, veut aller encore plus loin. Il vise désormais une augmentation du nombre de femmes dans la filière cacao – café et l’augmentation des financements disponibles via une sollicitation active des bailleurs de fonds nationaux et internationaux.

« Le programme JECCA est d’une importance fondamentale », souligne cet économiste gabonais. « Non seulement il répond à une logique agricole, économique et sociale, mais en plus il permet de lutter contre la désertification rurale en créant pour les jeunes de l’activité dans des territoires éloignés des centres urbains », précise-t-il. Raison de plus pour conforter un tel programme à l’avenir.