Biodiversité : « Le Gabon vient de franchir une étape décisive dans la protection de ses ressources génétiques et des connaissances traditionnelles associées comme l’Iboga » (Lee White)

Signature du premier CCIR au Gabon le 16 octobre 2020 avec notamment le ministre de l'Environnement Lee White (à droite) © DR

Reconnu comme en pointe dans la protection de l’environnement, le Gabon a émis le premier Certificat de Conformité Internationalement Reconnu (CCIR) du Protocole de Nagoya sur l’accès aux ressources génétiques et au partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation.

C’est en fin de semaine dernière, le 16 octobre exactement, que le CCIR a été signé par le Secrétaire exécutif de l’Agence Nationale des Parcs Nationaux (ANPN), Christian Tchemambela, par ailleurs, responsable de l’Autorité Nationale Compétente du Protocole de Nagoya, en présence du ministre des Eaux et Forêts, de la Mer, chargé du Plan Climat et du Plan d’Affectation des terres, le Professeur Lee White.

Ce document porte également les visas du point focal national de la Convention sur la Diversité Biologique, Emmanuel Bayani Ngoyi et celui du point-focal national du Protocole de Nagoya, le Docteur Aurélie Flore Koumba Pambo.

Le CCIR constitue la preuve à l’international que l’accès par l’utilisateur à la ressource génétique, auquel le CCIR s’applique, a fait l’objet d’un consentement préalable donné en connaissance de cause (CPCC) par le fournisseur et que des conditions convenues d’un commun accord (CCCA), ont été établies. Le CPCC et les CCCA constituent deux dispositions obligatoires du Protocole de Nagoya. Le CCIR assure donc une certitude juridique, une clarté et une transparence pour l’utilisateur de la ressource génétique.

Le Gabon, l’un des pays africains les plus actifs dans la protection de l’environnement

Pour le Ministre de l’Environnement gabonais, le Pr Lee White, « la délivrance du premier CCIR par le Gabon est une étape importante dans le processus d’opérationnalisation du Protocole de Nagoya, qui vise à protéger nos ressources génétiques et surtout, les connaissances traditionnelles associées comme l’Iboga, qui possède des vertus médicinales ».

S’exprimant sur l’importance du Protocole de Nagoya, le Dr Flore Koumba Pambo a déclaré que : « les enjeux de ce protocole sont tels, qu’il est sans conteste un véritable pilier de l’émergence d’une économie verte basée sur la valorisation de nos ressources biologiques. Il crée par exemple, les conditions pour positionner le beurre de Moabi sur le marché international des produits cosmétiques, à l’instar du beurre de karité ou de l’huile d’argan ».

Pour rappel, le Protocole de Nagoya sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation à la Convention sur la diversité biologique, plus communément appelé Protocole de Nagoya sur l’accès et le partage des avantages (APA), est un accord international sur la biodiversité. Il a été adopté par la dixième réunion de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique des Nations unies, le 29 octobre 2010 à Nagoya, au Japon, et est entré en vigueur le 12 octobre 2014.

Il vise un partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques de « plantes, animaux, bactéries ou d’autres organismes, dans un but commercial, de recherche ou pour d’autres objectifs » ; l’un des trois objectifs de la Convention sur la diversité biologique) et devrait permettre de mieux combattre la « Biopiraterie » (l’appropriation illégitime des ressources génétiques et des connaissances traditionnelles autochtones).

Le Protocole de Nagoya est le deuxième protocole à la Convention sur la diversité biologique. Comme un symbole, le Gabon, dont la diplomatie verte est reconnue comme étant l’une des plus actives en Afrique, est le premier pays sur le continent à l’avoir ratifié le 11 novembre 2011.